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Foucart, George: La méthode comparative dans l’histoire des religions. In-12, 231 p. (Paris, Picard 1909) Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 191 Site officiel de la Revue archéologique Numero di parole 504 parole Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1046 George Foucart. La méthode comparative dans l’histoire des religions. Paris, Picard, 1909. In-12, 231 p. L’objet de ce petit livre, fort bien écrit, est de montrer que l’histoire générale des religions doit se fonder sur les travaux des égyptologues, lesquels disposent seuls d’une très longue série de documents datés. L’auteur est égyptologue. Il en veut beaucoup à la méthode anthropologique, non moins qu’à ses représentants autorisés. Le totémisme et le tabou sont, à ses yeux, des perversions, des stigmates de décrépitude religieuse. En Égypte, le culte des animaux a commencé par celui d’individus remarquables, comme le taureau Apis ; plus tard seulement, on a généralisé et l’on a respecté, dans certains nomes ou partout, les chats, les ibis et les crocodiles in genere (p[.] 58). Un pareil processus paraît logiquement inadmissible, le contre-pied de la vraisemblance. Quant au tabou « c’est une notion confuse, mal assimilée par les esprits trop faibles des non-civilisés d’un certain nombre de faits sans rapport entre eux » (p. 81). Voilà un frappant exemple d’une « notion confuse, mal assimilée » ; l’auteur n’a peut-être pas lu l’article Taboo de Frazer, qui l’aurait mieux renseigné. La partie égyptologique du livre est intéressante, vivante, avec un bouillonnement d’idées qui fait plaisir ; on sent que M. F. est là sur son terrain et qu’il s’y meut avec aisance, presque avec joie. Mais, ailleurs, l’humeur de M. F. est moins sereine ; un lecteur quelque peu critique fera souvent la grimace. Parlant des dieux animaux chez les Grecs de l’époque mycénienne, M. F. ne sait rien de Milchhœfer ni d’Evans ; il esquive la question des métamorphoses, et celle du sacrifice périodique des héros associés plus tard à des animaux ; il croit que Robertson Smith a été « complété par Frazer » (p. 88), alors que Frazer, dont tout le système dérive de Mannhardt, est hostile à la thèse essentielle de Rob. Smith. L’auteur a[-]t-il jamais ouvert un livre de Mannhardt ? Des tabous bibliques, pas un mot, sans doute parce que les religions encore existantes sont tabou elles-mêmes (p. 15) (1). Enfin, je trouve fâcheux que M. F. cite, sans aller jusqu’au bout et sans examiner la thèse elle-même, un passage de mon mémoire sur Prométhée (Cultes, t. III, p. 88), où j’ai loyalement avoué le caractère hypothétique de ces études, sans en condamner d’aucune manière le principe. M. F. est scandalisé de l’importance attribuée par R. Smith et ses disciples au sacrifice du chameau rapporté par saint Nil, qui est pourtant un fait religieux de la première importance. « On aura peine, dans quelques années, à comprendre comment des gens sérieux ont pu manier des raisonnements aussi enfantins » (p. 91). C’est cette façon un peu agressive de parler qui paraîtra peut-être enfantine, mais pas « dans quelques années » ; dès 1909. S[alomon] R[einach] (1) « Une méthode prudente conseille d’écarter le groupe des religions connues sous le terme de révélées ». Cette prudence n’a rien de scientifique.
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