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Sandys, J. E.: A history of classical scholarship. T. II et III. 2 vol. in-12, xxviii-498 et xiv-523 pp., avec nombreux portraits de philologues. (Cambridge, University Press 1908) Recensione di Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 275-277 Site officiel de la Revue archéologique Link dell'edizione digitale di questo libro Numero di parole 1379 parole Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1049 J. E. Sandys, A history of classical scholarship. T. II et III, Cambridge. University Press, 1908. 2 vol. in-12, xxviii-498 et xiv-523 pp., avec nombreux portraits de philologues. Les tomes II et III de l’œuvre considérable de M. Sandys nous conduisent depuis les origines de la Renaissance jusqu’à nos jours. L’auteur avait le dessein de donner pour la première fois une histoire des études classiques au cours des cinq derniers siècles. En réalité, et même après les volumes de M. Sandys, un pareil ouvrage est encore en partie à écrire. Ce n’est pas que son livre n’en renferme les principaux éléments et même un peu plus. Les chapitres relatifs à la Renaissance sont écrits d’une plume alerte, avec une grande clarté, peu de détails inutiles et une connaissance solide du sujet. Toute la portion, par contre, qui traite des XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles est insuffisamment rédigée : ce n’est plus un livre, mais un dictionnaire biographique où l’ordre alphabétique n’est pas observé. Il ne suffit pas, en effet, pour écrire une notice sur un humaniste de la Renaissance, sur un archéologue ou un épigraphiste du cinque cento, de prendre quelques dates dans un lexique et de copier dans un répertoire bibliographique la liste de ses principaux ouvrages : il faudrait en avoir feuilleté quelques-uns, et connaître ainsi ses personnages autrement que par ouï-dire. Il faudrait s’efforcer un peu plus de rattacher les idées aux hommes, les hommes aux écoles, et les écoles aux sociétés dans lesquelles elles ont fleuri. Il faudrait enfin consacrer à une œuvre aussi considérable plus d’années que n’a pu le faire M. Sandys. Que ne s’est-il servi davantage de quelques instruments de travail essentiels ? Comment écrire sur la Renaissance et le XVIIe siècle en France et en Italie sans consulter à chaque instant des répertoires universellement connus comme les in-folio de Moréri, les cent et quelques volumes du dictionnaire des érudits italiens de Moroni, et surtout le précieux répertoire de Nicéron ? Nous ne ferons pas à M. Sandys des chicanes de détail. Parmi les milliers de noms et de titres qu’il cite, il y a nécessairement plus d’une inexactitude. Ce que nous reprocherons surtout à notre auteur, c’est l’inégalité de son ouvrage. Nous ne constatons aucun effort de sa part pour proportionner la longueur de ses notices à l’importance des savants qui en sont l’objet. En voyant deux pages consacrées à Dolet, une demi-page à Louis Leroy et huit lignes seulement à Cujas, on croirait avec difficulté que Cujas fut un des plus grands savants de son siècle ; le mystère s’explique si nos [sic] constatons que M. Sandys renvoie pour Dolet au livre de R. C. Christie, pour Leroy à la monographie de Becker et pour Cujas à des Recherches de Pasquier qu’il cite de seconde main. Chaque fois que M. Sandys a trouvé sous sa main des biographies toutes faites, ses notices sont satisfaisantes ; elles sont, au contraire, d’un laconisme excessif chaque fois qu’il aurait fallu consulter à la file cinq ou six ouvrages différents. Quand par hasard un savant a peu publié, M. Sandys ne sait trop qu’en dire : un esprit universel comme Peiresc, qui a été pendant trente ans le conseiller et le Mécène de toute l’Europe scientifique, est en tout et pour tout « un élève des jésuites d’Avignon, qui cultiva avec distinction à Padoue les mathématiques et les langues orientales, fit en 1605, en Angleterre, la connaissance de Camden et de Saville, forma en rentrant en Provence une grande collection de marbres et de médailles et encouragea de ses deniers Grotius, Valesius, Scaliger et Saumaise ». C’est tout ! Pour toute bibliographie un renvoi à l’histoire littéraire d’Hallam ; pas un mot de Gassendi ni de Tamizey de Larroque. C’est en ne se souciant pas de voir les ouvrages dont on parle, que l’on écrit de Graevius ; « He published the Inscriptiones antiquae (1707) », comme si une réimpression du recueil de Gruter était une œuvre originale. Si M. Sandys avait consulté un épigraphiste ou même lu avec attention le travail de La Blanchère qu’il cite dans son introduction, il ne dirait pas du recueil de Reinesius que c’est un fine folio volume ; il mentionnerait à propos de Spon ses Miscellanea ; n’attribuerait pas au compilateur négligent qu’était Muratori un « calm and sober judgement » ; ne qualifierait pas le fatras de Morcelii d’ « admirable introduction to the study of inscriptions », et ne s’étonnerait pas que ce bouquin qui encombre en Italie toutes les boutiques de libraire se trouve à peu près partout dans ce pays. M. Sandys cite beaucoup de noms : qu’il nous permette d’y joindre celui de l’humaniste Caelius Rhodiginus et celui de Cancellieri, un des savants qui ont le mieux connu la topographie de Rome. Nous avons été fort étonné de chercher vainement les noms estimables de Sherard, de Chishull et de Pococke dans un ouvrage écrit par un Anglais qui connaît fort bien l’histoire littéraire de son pays. Nous avons été moins surpris que ce classique puriste ait dédaigné de parti-pris un grand paléographe comme Tischendorf et qu’il ait cru devoir passer sous silence des jurisconsultes comme Spangenberg, Haubold, Rudorff et même Haenel. Pour lui Boecking est en tout et pour tout l’éditeur de la Moselle d’Ausone ; c’est à peine s’il mentionne son professorat de droit romain : la Notitia dignitatum et le Corpus juris ne rentrent-ils donc pas dans le champ des études classiques ? Les deux chapitres les plus curieux à étudier sont ceux consacrés à la France et à la Belgique au XIXe siècle. La France (1800-1900) occupe 26 pages avec 57 noms ; la Belgique (1830-1900) a 18 pages avec 11 noms seulement, c’est-à-dire que, à en croire M. Sandys, un philologue belge vaut au moins quatre savants français. Voici, à titre de curiosité, les noms de ces dix Flamands : de Witte, Roulez, Gantrelle, Wagener, Roersch, Fuss, G.-J. Bekker, Baguet, Neve, Thonissen et P. Willems. Il est vrai que M. Sandys a eu à sa disposition des nécrologies prolixes de la plupart de ces estimables travailleurs, et que pour rien au monde il n’aurait voulu nous priver de la biographie de Wagener (plus de deux pages), ou de Gantrelle (plus d’une page), fût-ce même pour étoffer un peu les notices de Letronne (six lignes !) ou de Léon Renier (trois lignes !). M. Sandys, a d’ailleurs, sur le mérite relatif des savants français du XIXe siècle, des idées qui lui sont personnelles ; les six grands noms représentant la France dans le Panthéon scientifique du XIXe siècle sont à son avis : Boissonade, Quicherat, Egger, Thurot, Riemann et Graux. Ces défauts, que nous sommes bien obligés de relever dans un ouvrage aussi important et, il faut le dire, aussi intéressant que celui de M. Sandys, n’empêcheront personne d’apprécier tout ce que ses volumes présentent de véritablement instructif. Il ne faut pas oublier que presque partout l’auteur a travaillé sur un terrain vierge. Il ne manque pas sur Montfaucon de notices biographiques ; mais qui, avant M. Sandys, a essayé de montrer la place occupée dans l’histoire des études classiques par l’infatigable Bénédictin ? Et nous assurerait-on que la plupart des paragraphes de M. Sandys ont été empruntés par lui à des répertoires existants, nous nous bornerions à répondre que personne ne se fût donné la peine d’aller les y chercher ; il est plus commode de lire ces notices dans l’anglais spirituel de M. Sandys que dans un recueil aussi ennuyeux que la Nécrologie du Bursian. Nous ne reprocherons pas à notre auteur d’avoir égayé son œuvre de mainte anecdote finement narrée. Après quarante et une années de professorat, Meineke prenait sa retraite en disant ; « Il est temps que je me mette à m’apprendre aussi quelque chose à moi-même ». L’helléniste anglais Kennedy, traduisant Démosthène à ses élèves, était « Demosthenes speaking extempore in English ». Enfin Immanuel Bekker possédait l’art difficile « de se taire « en sept langues différentes ». S[eymour] de R[icci]
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