AA. VV.: Münchener Archäologische Studien. Gr. in-8 ; 504 p., avec planches et gravures.
(Munich, Beck 1909)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 277-279
Site officiel de la Revue archéologique
 
Numero di parole 709 parole
 
Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA.
Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1051
 
 

Münchener Archäologische Studien. Munich, Beck, 1909. Gr. in-8 ; 504 p., avec planches et gravures.


     Ad. Furtwaengler avait projeté de réunir en un volume quelques mémoires développés, dus à ses élèves. Ce volume paraît, dédié à sa mémoire ; sic Di voluistis. C’est un recueil d’un intérêt considérable et qui fait honneur au maître.

     1° R. Hackl, Inscriptions mercantiles sur vases attiques (remaniement d’une dissertation inaugurale de 1905). Il s’agit des inscriptions gravées à la pointe ou peintes sous les pieds des vases, qui, signalées d’abord par Panofka, ont été expliquées comme des « commandes ou notes commerciales » par Letronne. Brunn observa le premier que ces graffites sont souvent inscrits en caractères ioniens sous des vases à inscriptions attiques, remarque féconde que M. Hackl a développée. II a donné d’abord un recueil considérable de ces inscriptions, sans négliger les caractères isolés ou liés ; ce sont, outre des signes, lettres ou ligatures qui résistent à toute interprétation, des signes de numération, des noms de vases, parfois de courts textes relatifs à la grandeur, à la nature et au nombre des vases. La très grande majorité des vases à graffites ayant été découverts hors de l’Attique et ces graffites eux-mêmes n’étant pas d’écriture attique, M. H. admet qu’ils sont dus aux commerçants ioniens qui exportaient les vases, attiques avant 480. « Ces commerçants venaient faire leurs com­mandes dans la fabrique. On leur montrait des modèles sur lesquels ils inscri­vaient leurs commandes, désignation et nombre des vases, prix, initiales de leurs noms. Les vases modèles ainsi marqués étaient vendus avec le reste, et servaient à l’acheteur de contrôle pour l’exécution de sa commande » (p. 94).

     2° A. Hekler, Statues drapées de femmes dans l’art romain. Ce mémoire contient un classement intéressant des statues en question, toujours rapportées à des originaux grecs. L’auteur est très loin de partager les idées de Wickhoff et de Riegl sur l’art romain ; c’est son droit (1) ; mais il aurait dû être juste et poli envers Mme Strong. Les grincheux pourront croire qu’il ne pardonne pas à cette Anglaise d’avoir traité de la sculpture romaine dans son ensemble avant tout archéologue allemand. Pour ma part, je me plains de la façon capricieuse et peu scientifique dont il use en citant mon Répertoire ; puisque c’est un livre de références, il fallait le citer toujours, ou ne le citer jamais. Dans le détail, il y a des remarques très fines, p. ex., p. 119. « Le caractère distinctif de la draperie au IVe siècle est l’éveil de l’intérêt pour l’étoffe, accompagné d’une négligence croissante des formes enveloppés. » L’évolution des types drapés au cours des quatre siècles de l’Empire est poursuivie avec beaucoup d’exactitude et de soin ; mais il aurait fallu des tables plus complètes des types et une description plus détaillée des 26 gravures. L’auteur affirme que j’ai eu tort d’attribuer l’original de la grande Herculanaise à Lysippe et que Mahler a eu tort de rapporter la Vénus de Médicis au même sculpteur ; je n’en persiste pas moins à croire que nous avons eu raison l’un et l’autre, M. H. n’ayant pas pris la peine de discuter nos arguments (p. 197).

     3° Ed. Schmidt, La course agenouillée et la représentation de la course et du vol dans l’art grec archaïque. C’est le type étudié par E. Curtius dans un Winckelmannsprogramm de 1869 et par moi dans une Chronique d’Orient (Revue, 1897, II, p. 106). Je signale (p. 336) une restitution de la Niké dite d’Archermos comme acrotère d’un temple délien. L’auteur admet, à la suite de Furtwaengler, que le schéma de l’agenouillement est d’origine assyrienne ; je continue à croire que l’observation instantanée du saut a été le point de départ de ce motif.

     4° J. Lippold, Boucliers grecs. Intéressante monographie, qui concerne surtout les types archaïques (mycénien, béotien, circulaire). Il est longuement question du bouclier homérique et des théories de M. Ridgeway (p. 476).

S[alomon] R[einach]

 

(1) M. H. reconnaît cependant l’originalité de [sic] portrait romain (p. 218). En ce qui touche les figures drapées, personne n’a jamais contesté qu’elles dérivassent de modèles grecs et hellénistiques ; il n’y avait donc pas lieu de chercher querelle à Wickhoff !

(2) En le citant régulièrement, il m’aurait permis de reconnaître, dans la masse des monuments qu’il allègue, ceux que je n’ai pas encore reproduits et dont je dois me procurer des dessins. Ce n’est pas mon amour-propre qui s’insurge, mais ma paresse.