Radet, G.: Cybébé. Études sur les transformations plastiques d’un type divin. In-8, 131 p., avec 5 pl. et 77 gravures.
(Paris, Fontemoing 1909)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 280
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G. Radet. Cybébé. Études sur les transformations plastiques d’un type divin. Paris, Fontemoing, 1909. In-8, 131 p., avec 5 pl. et 77 gravures.


On a déjà lu les chapitres de ce mémoire dans la Revue des Etudes anciennes ; mais on les relira avec plaisir, d’autant plus que l’auteur écrit fort bien et sait tenir l’attention en éveil. Sa thèse générale, qui est indubitablement vraie, peut se résumer ainsi. Une vieille déesse préhellénique, la Reine des bêtes, πότνια θηρῶν, a subi divers avatars : elle est devenue la Kybébé de Sardes (1), l’Artémis « persique », la Némésis de Rhamnonte, la Gorgone, Anaïtis, etc., souvent caractérisée par deux animaux qui lui font escorte, presque toujours ailée. Un sculpteur ionien, Archermos, eut l’idée de la représenter au vol : il créa ainsi le type de l’Artémis-Nikè, dont le plus ancien exemplaire a été découvert à Délos. L’artémis-Niké [sic] ionienne fut supplantée par l’Athéna-Nikè lorsque, après la prise de Milet par les Perses, « l’Attique substitua partout son génie propre à celui des vieux maîtres insulaires. » Le point de départ de la série que M. R. a reconstituée et dont il a figuré les divers types est une brique de Sardes, représentant la déesse Cybébé debout, qui peut remonter aux environs de l’an 600 av. J.-C. — Le seul point où je ne sois pas tout à fait d’accord avec l’auteur est la nature de la divinité mycénienne « personnifiant la Nature et régnant sur les animaux ». Je crois plutôt que ce type primitif résulte de l’influence exercée par l’anthropomorphisme sur une divinité animale polyrnorphe ; l’idée qu’elle « personnifierait » la nature en « régnant sur les animaux » est due à un premier essai d’interprétation.

S[alomon] R[einach]                       

(1) Ἐπιχωρίη θεὸς Κυϐήϐη (Hérod., V, 102).