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Delehaye, H.: Les légendes grecques des saints militaires. In-8, ix-271 p. (Paris, Picard 1909) Reseña de Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 293-294 Site officiel de la Revue archéologique Número de palabras : 564 palabras Cita de la versión en línea : Las reseñas HISTARA. Enlace : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1074 H. Delehaye, bollandiste. Les légendes grecques des saints militaires. Paris, Picard, 1909. In-8, ix-271 p. Prix : 5 francs. A côté de sa science, vaste et précise, le P. Delehaye a infiniment de bon sens. Il se méfie des hypothèses trop séduisantes : il demande aux textes, à la comparaison et à la filiation des textes, ce qu’il est plus facile et plus amusant d’imaginer sur la foi d’un texte quelconque, isolé du groupe dont il fait partie. L’application de cette méthode aux principaux saints militaires de l’hagiographie grecque l’a conduit à des résultats modestes, mais certainement vrais. Parmi ces saints, « deux au moins, Procope et Démétrius, n’ont eu rien de commun avec l’armée. Nous ne voyons aucune raison qui nous oblige à admettre que S. Georges et S. Mercure — on serait presque tenté d’ajouter S. Théodore — aient des titres plus sérieux à figurer parmi les guerriers. Il en est de même de beaucoup d’autres saints qui ont une légende militaire et qui n’ont vraisemblablement été enrôlés que par une fantaisie de l’hagiographe » (p. 112). Mais pourquoi la légende a-t-elle militarisé ces saints personnages ? M. Delehaye ne croit ni à Horus-S. Georges, ni au Cabire-S. Démétrius ; il admet plutôt l’influence d’un prototype unique : « Dans la création du saint militaire... on retrouve, à côté de l’élément édifiant, tout ce qui a le privilège d’attirer les regards de la foule, les couleurs vives et le mouvement » (p. 119). J’avoue préférer à cette solution un peu « floue » celle que l’auteur indique lui-même sans s’y arrêter ; c’est que les saints sont des soldats du Christ. M. Harnack, dans son petit livre Militia Christi, a réuni toute une série de textes d’où il ressort, entre autres, que les pagani ne sont pas les habitants conservateurs des campagnes, par opposition aux chrétiens des villes, mais les civils, les « pékins », par opposition aux soldats de la foi. Ce qui doit étonner, ce n’est pas qu’il y ait beaucoup de saints militaires, mais que les synaxaires et ménologes n’en présentent pas encore davantage. A la suite de son mémoire, M. D. a eu la patience et le mérite d’imprimer 136 p. de grec inédit, martyres de S. Théodore, de S. Eutrope, de S. Procope, de S. Mercure, de S. Démétrius. La qualité de ces récits a été parfaitement appréciée par le savant bollandiste : ce sont des « tissus d’inepties » (p. 55). Encore fallait-il, pour les publier, être excellent helléniste, et excellent exégète pour les commenter (1). S[alomon] R[einach] (1) Notanda. P. 15, Théodore le général et Théodore le conscrit sont un seul et même personnage. — P. 49, le corps de S. Georges a été transporté en Égypte, sa tête est restée en Syrie. — P. 53, exemple de floraison miraculeuse de sièges en bois et de poutres (cf. l’histoire de S. Joseph). — P. 14, l’histoire du dragon vaincu par S. Georges n’appartient pas à la légende primitive. — P. 95, condamnation de la méthode de Le Blant, qui tend a réhabiliter certains textes parce qu’ils contiennent un ou deux détails historiques . — P. 114, critique de la méthode de Lucius et de celle d’Usener. — S’il y a des erreurs (et il doit y en avoir), je n’ai pas eu la bonne fortune de les découvrir.
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