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Schreiber, Theodor: Expedition Ernst Sieglin in Alexandria, Tome 1er : die Nekropole von Kôm-esch-schukâfa. Deux vol. in-folio : texte xvi-407 p. et X pl. ; atlas de LXX pl., la plupart en héliogravure. (Leipzig, Giesecke et Devrient 1908) Reseña de Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 13 (4e série), 1909-1, p. 430-432 Site officiel de la Revue archéologique Número de palabras : 1215 palabras Cita de la versión en línea : Las reseñas HISTARA. Enlace : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1081 Theodor Schreiber, Expedition Ernst Sieglin in Alexandria, Tome 1er : die Nekropole von Kôm-esch-schukâfa. Leipzig, Giesecke et Devrient, 1908. Deux vol. in-folio : texte xvi-407 p. et X pl. ; atlas de LXX pl., la plupart en héliogravure. La catacombe de Kôm esh-Shougafa est située à Alexandrie, à quelques centaines de mètres au sud-ouest de la colonne de Pompée ; découverte et explorée par Betti, elle a été surtout connue jusqu’ici des archéologues par un album de Gilliéron qu’a publié la Société archéologique d’Alexandrie. Il y a loin de ces croquis spirituels, mais sommaires, aux magnifiques héliogravures de la publication que nous avons sous les yeux. C’est à la générosité d’un Mécène allemand, M. Ernst Sieglin, que nous devons et le déblaiement de la catacombe et la publication de ses sculptures. Le somptueux ouvrage dont nous rendons compte n’est que le premier d’une série dont le T. 11 contiendra le catalogue de la collection Sieglin et dont le T. III sera consacré aux fouilles de la mission Sieglin sur l’emplacement des palais des Ptolémées. La catacombe fut découverte par Betti en 1900 ; mais dès cette date, la mission Sieglin put collaborer au déblaiement, puis à la restauration du monument ; ce n’est qu’en 1902 que ce difficile travail fut achevé. M. Schreiber aurait pu se borner à raconter l’histoire des fouilles, à décrire et à commenter le monument ; il a préféré — et aucun ami de l’Alexandrie antique ne lui en fera un grief — faire de son mémoire une véritable monographie de la sépulture gréco-égyptienne ; la catacombe de Kom esh-Shougafa n’est donc ici que le prétexte à une série de recherches très minutieuses sur différents sujets que nous allons indiquer. Après une courte introduction sur l’histoire de la Mission Sieglin et sur les nécropoles alexandrines en général, nous trouvons une description d’ensemble de la colline du Kom esh-Shougafa et une discussion du problème irritant de l’existence en cet endroit d’un monte testaccio, puis vient l’histoire des fouilles qu’on y a exécutées au cours du XIXe siècle et la description de l’importante catacombe chrétienne découverte en 1858, étudiée par Wescher, puis par Néroutsos et Richter et complètement détruite entre 1876 et 1892 ; enfin l’histoire des fouilles de Botti (à partir de 1892) et de la Mission Sieglin (1900-1902), amenant la découverte de plusieurs catacombes contiguës. M. Schreiber les désigne par les lettres A (tombeau Kafr Ali el-Masri, tombeau de Cornélie), B (tombeau du sarcophage aux têtes de lion, tombeau d’Attyah), C (tombeaux de Chairammon et de Basilissa), D (tombeau préalexandrin) et ne réserve aucune désignation particulière pour le tombeau de Kom el Hadid (transporté en partie au musée d’Alexandrie) et pour la catacombe principale, ce « Hauptgrab » trouvé en 1900 et qui forme le véritable sujet de toute la monographie. Tour à tour, M. Schreiber nous décrit les différentes parties dont se compose cette vaste et somptueuse sépulture ; le grand puits circulaire autour duquel s’enroule l’escalier conduisant aux régions inférieures [;] la rotonde, avec ses fenêtres ouvertes sur le puits ; le triclinium et les pièces qui en dépendent ; l’escalier qui mène au hérôon ; l’antichambre du hérôon avec ses sculptures en haut-relief ; le hérôon lui-même avec ces bas-reliefs singuliers, dont on ne saurait dire au juste s’ils sont plus grecs qu’égyptiens ; enfin tout le réseau de chambres et de galeries qui entourent la chapelle centrale d’une ceinture de tombes. Les chapitres suivants (auxquels a collaboré M. von Bissing) traitent du mélange de l’art égyptien et de l’art grec dans ces catacombes, du plan général des tombeaux alexandrins, de la disposition des loculi, sarcophages, ossuaires et urnes, du mobilier des tombes, et enfin des statues funéraires à l’époque hellénistique. Tous ces chapitres sont copieusement illustrés, non d’après des publications, mais d’après des monuments inédits, dessinés ou photographiés par les membres de la mission Sieglin dans diverses collections particulières alexandrines ainsi qu’au Musée d’Alexandrie. On sera heureux de trouver ici, pour la première fois, un bon nombre d’objets précieux, tirés des collections Sinadino, Pugioli et Friedheim, sans parler des riches séries d’objets gréco-égyptiens que possèdent les musées de Berlin et de Munich. D’accord avec M. Maspéro et M. von Bissing, M. Schreiber voit dans la catacombe de Kom esh-Shougafa l’œuvre d’artistes grecs égyptisants et non d’artistes égyptiens hellénisants ; les éléments égyptiens ne se rencontrent que dans le hérôon ; dans le hérôon même, les sarcophages sont de type grec et non de type égyptien ; or, ces sarcophages ont été travaillés par les mêmes sculpteurs que les portions égyptisantes de la tombe et il serait ridicule d’attribuer à des artistes égyptiens ces sarcophages purement helléniques. Enfin le plan des salles est beaucoup plus grec qu’égyptien et rien, dans l’ordonnance générale de la sépulture, ne trahit un souvenir précis de traditions pharaoniques. Les archéologues liront avec plaisir les excellents chapitres consacrés aux innombrables objets de petite dimension recueillis dans ou autour des fouilles : c’est toute une histoire de l’art industriel alexandrin qu’a donnée là M. Schreiber, en enrichissant d’ailleurs son exposé d’un bon nombre d’illustrations d’objets analogues qui lui étaient connus par ailleurs ; tessons peints ou ornés de reliefs, fragments samiens, figurines en terre-cuite, lampes et tessères, nous voyons tour à tour reproduits et étudiés tous ces petits bibelots dont l’Égypte alexandrine se montrait si friande. Là encore, M. Scbreiber a profité de l’excellente occasion qui lui était offerte de publier les objets inédits dont il possédait des photographies ou des dessins. Il n’est aucun travailleur qui ne lui en sache gré. Le volume se termine par un certain nombre de pièces justificatives, au premier rang desquelles vient se placer un volumineux rapport de feu Botti sur les fouilles de Kom esh-Shougafa et sur les inscriptions qu’on y a découvertes. Cette portion du volume a dû être publiée sans changement d’après le manuscrit de Betti, décédé avant le début de l’impression. C’est ce qui explique l’imprécision de certaines transcriptions épigraphiques et aussi la singularité du français dont se servait Botti (p. 345 : lettres affectant le coursif ; p. 343 ; il est difficile que de trouver... etc.). A la suite de ce rapport, M. Schreiber a réimprimé plusieurs articles insérés par Betti dans des périodiques alexandrins peu accessibles en Europe. Enfin M. Ehrlich expose comment il a épuisé l’eau d’infiltration qui noyait la catacombe et M. Gardthausen commente une belle inscription latine publiée jadis par Botti (C. I. L., III, 12053). S’il est permis de se demander à quelle utilité immédiate correspond l’emploi d’un format aussi grand et de planches aussi luxueuses ; si l’on peut regretter d’autre part que le prix élevé de ces volumes les rende inaccessibles aux bourses modestes des travailleurs, on ne peut par contre que féliciter M. Sieglin de l’emploi qu’il a fait de ses ressources, de l’énergie dont il a fait preuve en s’acharnant sur un champ de fouilles aussi ingrat que l’ancienne Alexandrie, et de l’heureuse inspiration qui lui a fait choisir comme collaborateur un savant aussi éminent que M. Schreiber. Seymour de Ricci
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