Siret, L.: Orientaux et Occidentaux en Espagne aux temps préhistoriques (extr. de la Revue des questions scientifiques, oct. 1906 et janv. 1907).
(Bruxelles, Pollennis 1907)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 10 (4e série), 1907-2, p. 188-189
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L. Siret. Orientaux et Occidentaux en Espagne aux temps préhistoriques. Bruxelles, Pollennis, 1907 (extr. de la Revue des questions scientifiques, oct. 1906 et janv. 1907).


M. Siret est un fouilleur émérite et un excellent observateur ; son travail contient nombre de choses intéressantes et nouvelles ; 1° Le néolithique espagnol montre des analogies étroites avec l’égéen ; à l’époque du bronze, ces analogies disparaissent, sans doute par suite d’une première invasion celtique en Espagne ; 2° le plomb a été exploité dans la péninsule dès l’époque néolithique ; à l’âge du bronze, on emploie le plomb et l’argent. Les Phéniciens (?) achetaient aux indigènes du plomb et du cuivre argentifères ; 3° il existe un lien étroit entre les produits chypriotes du groupe récent (depuis le XIIe siècle) et ceux dus à l’influence orientale (phénicienne, suivant M. Siret) en Espagne ; 4° les Phéniciens ont suivi le chemin ouvert par d’autres peuples (cf. mon article dans l’Anthropologie, 1899, p. 397-409, que M. Siret ne connaît pas et que d’autres affectent d’ignorer, parce qu’il les gêne) ; 5° la dernière phase de l’époque néolithique en Espagne est contemporaine de l’âge du bronze dans d’autres pays ; l’absence de ce métal résulte d’une cause locale et l’emploi du cuivre sans étain n’est pas caractéristique d’un stade métallurgique antérieur à la découverte du bronze (retour à l’opinion de G. de Mortillet) ; 6° les formes néolithiques qui « semblent appeler le métal » ont été inspirées par des armes métalliques déjà existantes ; 7° les poteries où M. P. Paris reconnaît des produits ibériques relevant d’une très ancienne influence mycénienne apparaissent brusquement à une basse époque ; ces vases n’ont probablement pas été fabriqués en Espagne ; ils n’ont aucun rapport avec l’art ibérique ; ce qu’il y a de mycénien dans leur ornementation y a été mis par les Grecs et par les Carthaginois (bien hardi, mais c’est à voir). — Je ne parle pas de la partie de cet opuscule qui a trait au « triangle sexuel » (deux de ces triangles opposés forment la bipenne), ni des pages trop longues relatives au symbolisme du poulpe ; tout cela me paraît chimérique, ou pis encore. Il y a d’excellentes planches qui réunissent, à petite échelle, les types principaux de la préhistoire ibérique, et une carte de l’Espagne ancienne avec l’indication des gisements de minéraux.

                                               S[alomon] R[einach]