AA. VV.: Inscriptiones Graecae ad res Romanas pertinentes auctoritate et impensis Academiae Inscriptionum et Litterarum humaniorum collectae et editae, t. 1 fasc. 1, 4°, pp. 128, et III, fasc. I, 4°, pp. 136.
(Paris, Leroux 1901-2)
Recensione di Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 1 (4e série), 1903-1, p. 108-110
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Inscriptiones Graecae ad res Romanas pertinentes auctoritate et impensis Academiae Inscriptionum et Litterarum humaniorum collectae et editae, t. 1 fasc. 1 (Paris, Leroux, 1901, 4°), pp. 128, et III, fasc. I (Paris, Leroux, 1902, 4°), pp. 136.


          Le titre de cet ouvrage dit avec une clarté suffisante ce qu’il contient, mais il le dit peut-être un peu longuement. On voit mal comment le citer en abrégé ; il est bien agréable de pouvoir parler du CIL, du CIA, du CIS. Mais comment faudra-t-il citer le recueil de l’Académie ? Sera-ce I G Rom. ? Il faudra que les éditeurs de cet ouvrage se décident à bref délai, car rien n’est regrettable comme la multiplicité des abréviations ; personne, par exemple, ne sait comment on doit citer l’ouvrage monumental de Kaibel Inscriptiones Graecae Siciliae et Italiae. Les Viennois ont eu la bonne idée de donner à leur Corpus des inscriptions d’Asie Mineure le titre clair et bref de TAM, Tituli Asiae Minoris.

          On peut se demander qui est l’auteur du recueil des I G Rom. ? En cherchant bien on trouvera à la quatrième page de la couverture ces mots ; hunc fasciculum edendum curavit R. Gagnat auxiliante J. Toutain (t. I, fasc. I) ou auxiliante G. Lafaye (t. III, fasc. I). La raison de tant de modestie est difficile à trouver.

          Les inscriptions sont publiées en minuscule, cela va sans dire ; elles sont ponctuées et accentuées et les principales difficultés sont résolues dans des notes d’une savante concision. On aimera peut-être moins la façon dont la bibliographie est indiquée. Le principe en est simple ; un seul renvoi, le plus récent. C’est ainsi que, pour beaucoup d’inscriptions d’Asie Mineure publiées dans le CIG. et dans le Lebas-Waddington, nous n’avons qu’un renvoi à un périodique récent ou à un ouvrage de Sterrett, plus ou moins facile à consulter. Le n° 9 (t. 1) trouvé à Marseille (?) est cité d’après Babelon, Bronzes de la Bibl. Nat. (n’est-ce pas Babelon-Blanchet ?). Un renvoi à Kaibel-Lebègue, Inscr. gr. Sic. et Ital., n’aurait pas été de trop.

          On a cru devoir être moins laconique pour le monument d’Ancyre ; mais a-t-on été plus heureux ? On commence par énumérer les anciennes éditions de Tournefort (1717), Kinneir (1818), Texier (1839), Hamilton (1842) (1). Il est peut- être utile de remarquer que jamais Tournefort n’a publié une ligne de l’inscription d’Ancyre et que sa copie nous est connue par les Antiquitates Asiaticae de Ghishull qui sont de 1728. Il est pourtant exact que Tournefort a décrit en 1717, dans son Voyage du Levant, le temple d’Ancyre. D’où provient donc l’erreur ? Ce n’est pas difficile à trouver ; CIL., III, p. 770-772 se trouve une belle bibliographie du monument d’Ancyre, commençant par Busbecq (1555) et n’omettant pas le nom estimable de Paul Lucas, au moins aussi intéressant que celui de Kinneir. A la p. 669 on lit une courte description du temple d’Ancyre : « Describunt eam (le temple) praesertim Tournefort (Voyage du Levant, 3, 315 ed. Lugdun. 1717) ; Kinneir (Journey through Asia minor, Londini, 1818, p.70) ; Gul. Hamilton (Researches in Asia minor, Londini, 1842, 1, 420) ; Texier (Description de l’Asie Mineure, Parisiis, 1839 sq. 1, p. 137 sq.) ex quibus Tournefortius in labella una et Texierius in tabulis sex (64-69) aedificii formam depinxerunt ». On voit qu’il ne s’agit pas ici de la bibliographie de l’inscription. Sur la même page est mentionné Ernst Bormann ; lire Eugen. On y trouve aussi cités une quinzaine d’auteurs allemands et même un Américain, mais on cherche en vain la mention la plus discrète d’un ouvrage français sur la matière, par exemple Les gestes du Dieu Auguste d’A. Allmer (Vienne, 1889, 8°), beau volume de plus de trois cents pages, contenant, entre autres choses intéressantes, une collation du moulage de Berlin, faite pour Allmer par M. Dessau.

          T. III, p. 127, on se demande ce que c’est que la Revue de l’instruction publique de S.-Pétersbourg, pars philologica ? Il s’agit du Journal du Ministère de l’Instruction publique.

          T. I, p. 15, n. 22, lire Λαρρασῶνι et non Λαρρασσῶνι. T. I, p. 99, n. 276, au lieu de Δόη σε Ὄσιρις τὸ ψύχρον ὕδῶρ, il faut lire avec Kaibel δοίη σοι ou plutôt avec M. Deissmann (2) δῴη σοι. (Il s’agit d’une inscription en lettres latines ; DOESE | OSIRIS | TOPSYCRON | HYDOR.) 

          Des erreurs de détail, inévitables dans un ouvrage de ce genre, n’empêcheront pas le Recueil de l’Académie de rendre de réels services le jour où l’on en aura publié des index détaillés.

          Le premier fascicule du t. I contient les inscriptions grecques de la Grande-Bretagne, de la Germanie, de la Gaule, de l’Espagne et de la ville de Rome. Il était à prévoir que ce fascicule ne serait qu’un extrait du coûteux volume de Kaibel, Inscriptiones Graecae Siciliae et Italiae, paru en 1890. Les auteurs se sont efforcés de justifier cet emprunt, aussi légitime qu’inévitable, en insérant dans leur recueil les inscriptions découvertes au cours de ces dernières années ; est-ce à dessein qu’ils ont omis la curieuse dédicace à Sérapis trouvée à Panoias (Portugal) et restituée par J. Leite de Vasconcellos dans l’Archeologo Português de 1897 ?

          Le premier fascicule du t. III est plus nouveau ; il contient les inscriptions de la Bithynie et du Pont, de la Cappadoce, de l’Arménie et de la Galatie. On s’est astreint, pour cette partie du recueil, à des dépouillements considérables ; il paraît même qu’un des collaborateurs a fait le voyage de Vienne pour aller travailler dans les fiches des Tituli Asiae Minoris. Le résultat est excellent et les épigraphistes seront bien heureux d’avoir sous la main plus de trois cents inscriptions qu’ils trouvaient (ou qu’ils ne trouvaient pas) dans vingt recueils épigraphiques peu accessibles.

          Un mot, pour finir, sur le prix de l’ouvrage. Trois francs pour un gros fascicule de près de cent cinquante pages, ce n’est vraiment pas cher ; si ce prix modique devait être (et cela n’est pas) le principal mérite du recueil, il serait amplement suffisant pour en justifier l’existence et en faire souhaiter le rapide achèvement.

                                                             Seymour de Ricci

(1) Hanc inscriptionem olim a doctis viris Tournefort (1717), Kinneir (1818), 

Texier (1839), Hamilton (1842) publici juris factam

(2) A. Deissmann, Ein Original-Dokument aus der Diocletianischen Christenverfolgung (Tubingue, 1902, 8°), p. 17, note 36.