Lanciani, R.: The destruction of ancient Rome. In-8.
(Londres, Macmillan 1899)
Recensione di René Cagnat, Revue Archéologique t. 1 (4e série), 1903-1, p. 303-304
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Lanciani. The destruction of ancient Rome. Londres, Macmillan, 1899, in-8.


          M. Lanciani, de la façon attachante à laquelle il nous a habitués, raconte dans ce livre comment les monuments de Rome ont été peu à peu détruits par les choses et les hommes. On sait qu’il a commencé depuis quelque temps la publication de documents d’archives relatifs précisément à la recherche des édifices antiques et à leur utilisation, sous le titre de Storia degli scavi di Roma. Dans le présent volume il donne un aperçu général des résultats auxquels ses recherches l’ont conduit. Les premiers chapitres sont consacrés à la Rome républicaine et impériale ; on y voit que la ville eut à souffrir fréquemment soit d’incendies soit de catastrophes, comme les inondations du Tibre, et que, dès cette époque, on ne se privait pas de faire entrer dans les constructions neuves des matériaux gravés ou sculptés provenant de bâtiments détruits. Puis vient le récit du siège des Goths en 410, de celui des Vandales en 455 qui jettent une profonde perturbation dans la ville. L’auteur, continuant, nous montre au VIe siècle l’insécurité des environs de Rome, la campagne se dépeuplant, et les monuments funéraires voisins des grandes voies exploités comme carrières. Les siècles qui suivent donnent lieu moins à la démolition qu’à la transformation des monuments anciens en forteresses ou en maisons, exception faite, bien entendu, des moments de troubles comme l’année 1084 (sac des Normands et des Sarrazins). Mais les ennemis les plus redoutables des monuments étaient moins les soudards que les marmorarii et les calcarii, corporations puissantes qui, protégées par des traités en règle, pouvaient démolir les édifices pour y puiser le marbre destiné à l’exportation, ou débiter les statues pour les réduire en chaux. Sur leurs méfaits M. Lanciani nous a conté des détails très piquants. Après le sac de l’armée de Ch. de Bourbon en 1527 nous arrivons à la Renaissance. Alors on commence à s’intéresser un peu aux œuvres d’art antique et aux restes du passé de Rome ; non qu’on ait renoncé complètement aux vieilles habitudes — on n’oubliera pas que le Septizonium fut démoli en 1580 — mais, du moins, la destruction des souvenirs d’autrefois commence à soulever des protestations. Les autres chapitres du livre sont consacrés au XVIIe et au XVIIIe siècle et le autres [sic] à l’emploi fait des marbres antiques dans les constructions modernes. L’érudition variée et abondante de l’auteur, le choix habile des exemples et des anecdotes font de ce volume une œuvre aussi instructive qu’attrayante.

                                               R[ené] Cagnat