Mölders, Doreen : Die eisernen Werkzeuge aus Bibracte
( Centre Archéologique Européen de Bibracte (Glux-en-Glenne) 2010)
Recensione di Claire Léger, Instrumentum, 2010-32, p. 32
Site officiel de la revue Instrumentum
 
Numero di parole 554 parole
 
Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA.
Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1659
 
 

Doreen Mölders Die eisernenWerkzeuge aus Bibracte. Ein Beitrag zur Erforschung des keltischen Handwerks nach den Arbeiten von J.-G. Bulliot und J. Déchelette, Bibracte 2010, 204 p., 68 ill.


 

Cet ouvrage de Doreen Mölders, vol. 18 de la collection Bibracte, présente une contribution à l’étude de l’artisanat celtique à travers l’outillage en fer du site, et cela d’après les fouilles anciennes seulement (travaux de J.-G. Bulliot et J. Déchelette). L’étude proprement dite est rédigée en allemand, mais avec un résumé conséquent et, pour les termes techniques et titres de chapitres, d’assez nombreuses traductions en français.

 

Dès le début des fouilles dans les années 1860, J.-G.Bulliot avait mis au jour, dans les parcelles du Champlain (voir plan p. 22) et de la Côme Chaudron, un ensemble de bâtiments qu’il qualifia d’ateliers artisanaux. Les nombreux outils découverts sur cette zone accréditèrent cette dénomination. Dans le cadre d’un travail universitaire de maîtrise, D.Mölders, étudiante à l’université de Leipzig (D), a réalisé de 2002 à 2004 une étude des archives de fouille et du mobilier, dont ce livre est issu en partie.

 

Cent quatre-vingt-un objets en fer ont été identifiés et retenus pour cette étude. L’utilité première de cet ouvrage est d’en présenter un catalogue systématique, en allemand et en français, où chaque objet est illustré. Afin de compléter cette analyse, un classement typologique et chronologique est proposé aux lecteurs. La combinaison des différentes analyses a permis à D. Mölders de revoir les interprétations de Bulliot et Déchelette, en les comparant avec les fouilles récentes sur d’autres structures artisanales. Ainsi, elle confirme l’existence d’ateliers dans les fouilles anciennes mais, avec prudence, montre la différence d’interprétation qu’il peut y avoir entre les fouilles récentes auxquelles elle a participé, et celle de 1860.

 

Cet ouvrage met à plat diverses données anciennes et récentes, assurant ainsi une continuité entre les travaux de J.-G. Bulliot et les recherches actuelles, et ouvrant de nouvelles pistes de réflexion. Il est divisé en cinq grands chapitres, le descriptif du matériel découvert prenant la plus grande place. L’auteur présente ainsi les différentes catégories d’outils en fonction de leur usage (travail du métal, du bois et de l’os, du textile et du cuir) ainsi que leur chronologie. Cette présentation est typique de la tradition des spécialistes allemands tels que G. Jacobi, souvent cité dans cet ouvrage, en particulier pour sa publication de Manching. Selon cette même tradition, l’outillage utilisé dans le cadre domestique, l’agriculture, le jardinage et la pêche, est exclu de l’analyse, qui est donc strictement réduite à l’artisanat. De ce fait, les couteaux et les forces ont fait l’objet d’une autre publication de l’auteur (D. Mölders, Auf Messers schneide. Schneidende Eisengeräte aus den Grabungen von J.-G. Bulliot im Oppidum Bibracte – Mont Beuvray (Frankreich). In : F. Fleischer, W.R.Teegen dir., Miszellen zur Eisen- und Römerzeit für Prof. Dr Sabine Rieckhoff von ihren Mitarbeitern und Schülern. Zusammenfassung der Poster, Leipzig ; Universität Leipzig, 2004, 8-10), mais d’autres outils, au sens où on l’entend en France, doivent sans doute encore être étudiés à Bibracte.

 

Le choix de conserver la langue d’origine de ce travail sauvegarde la précision des termes spécifiques. Les traductions proposées sont des équivalences ajustées au plus près pour une meilleure compréhension. L’apport de cette publication est lié à l’importance de la zone artisanale de Bibracte. Il offre une masse de données très importante sur l’instrumentum d’un même site, et servira de base pour tout travail futur sur l’outillage et le fonctionnement d’un atelier artisanal, en particulier – mais pas seulement – à la fin de l’Âge du Fer.