Rigollot: Histoire des arts du dessin, depuis l’époque romaine jusqu’à la fin du XVIe siècle. 2 forts volumes in-8, ensemble de XVII et 1092 pages, accompagnés d’un atlas de 58 planches.
(Paris, Dumoulin et Veuve J. Renouard 1863)
Rezension von A. L., Revue Archéologique 11, 1865-6, S. 534-535
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Histoire des arts du dessin, depuis l’époque romaine jusqu’a la fin du XVIe siècle, par M. Rigollot, correspondant de l’Institut, l’un des fondateurs de la Société des antiquaires de Picardie. 2 forts volumes in-8, ensemble de XVII et 1092 pages, accompagnés d’un atlas de 58 planches. Paris, 1863, Dumoulin et Veuve J. Renouard.


 

Cette publication, œuvre posthume de l’un des membres les plus distingués de la Société des antiquaires de Picardie, se recommande par son mérite incontestable à l’attention des artistes et des savants.

Les études si profondes et les connaissances si variées du savant antiquaire lui ont permis de traiter ce sujet d’une manière aussi intelligente que complète. Le germe de cette publication a paru dès l’année 1840 dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, sous ce titre : Essai historique sur les arts du dessin en Picardie, depuis l’époque romaine jusqu’au XVIe siècle, 194 pages, in-8.

Le but de l’auteur, en développant ce sujet dans une nouvelle édition, a été de lui donner un intérêt plus général en montrant quelles vicissitudes ont subies les arts du dessin en Europe depuis l’époque romaine jusqu’au XVIe siècle, et de faire ressortir particulièrement, à l’aide des richesses que renferment nos musées, nos bibliothèques, nos églises, la part glorieuse de la France dans le mouvement de régénération des arts. Outre ses connaissances personnelles, pour atteindre le but qu’il se proposait, M. Rigollot s’est aidé, non sans critique, des publications qui ont paru sur ce sujet en France et à l’étranger.

Nous ne croyons pas qu’il soit nécessaire pour faire ressortir tout le mérite de ce travail, de signaler tous les renseignements précieux qu’il renferme. Il suffira, pour en faire comprendre l’intérêt, d’indiquer sommairement la matière des chapitres des deux volumes dans lesquels l’auteur examine les œuvres des artistes des diverses époques. Le lecteur peut avec confiance se laisser guider dans l’étude de cet intéressant sujet, par un maître aussi consciencieux que M. Rigollot, dont la saine critique lui a fait éviter les étranges aberrations de certains écrivains qui ont traité ce sujet avant lui.

C’est naturellement par les peintures des Catacombes que l’auteur commence son examen des productions de l’art du dessin. Le premier chapitre est consacré aux monuments du premier âge du christianisme conformes aux données antiques, mais bien inférieurs dans leur exécution, surtout lorsque pour certains sujets qu’ils avaient à représenter, les artistes chrétiens n’avaient pu trouver de modèles créés par l’art antique.

C’est dans ces peintures que l’on retrouve le symbolisme en usage dans la primitive église. Il est regrettable que l’auteur n’en ait pas reproduit plus d’exemples dans son atlas. Le deuxième chapitre complète le premier par l’examen de l’art romano-chrétien.

Le troisième chapitre est consacré aux mosaïques chrétiennes. Le quatrième traite de l’art en Italie, jusqu’à la renaissance au XIIIe siècle. Le cinquième de l’école byzantine.

Le sixième chapitre est consacré à l’examen des œuvres d’art de la première renaissance en Italie. L’auteur y passe en revue les œuvres des divers artistes de cette époque, tels que Guido de Sienne, Nicolas de Pise, Cimabué, etc., contemporains de Giotto, ce génie créateur qui fonda l’école italienne, dont les chefs-d’œuvre exercèrent une si grande influence sur les arts en Europe.

Le septième chapitre traite de la peinture en Italie après Giotto, pendant le XIVe siècle. Le huitième passe en revue les écoles italiennes pendant le XVe siècle.

Le neuvième chapitre est·consacré à l’école dite naturaliste, ainsi nommée parce que les artistes de cette école, dépourvus d’inspiration religieuse, traitaient généralement la plupart des sujets religieux, mystiques ou moraux, d’une façon superficielle, sans animation, et se livrant exclusivement à l’imitation des objets de détails et des accessoires.

Le dixième chapitre traite de l’Ecole ombrienne, dont faisaient partie le Pérugin, Berto di Giovanni, etc.

Le onzième chapitre, qui termine le premier volume, est consacré à Giovanni Santi et à Raphaël, son fils, qui devint si célèbre par la perfection et la puissante conception dont sont empreintes ses œuvres.

Les treize premiers chapitres du second volume sont consacrés à l’examen des productions des arts du dessin depuis l’époque mérovingienne jusqu’au XVIe siècle. L’auteur y passe en revue les miniatures des manuscrits anglo-saxons, les peintures de manuscrits sous les successeurs de Charlemagne, les émaux de Limoges, etc.

Le quatorzième chapitre traite de la statuaire en Allemagne, et le quinzième de l’Ecole de Cologne.

Le seizième chapitre est consacré à Hubert et Jean Van Eyck et à leur école.

Le dix-septième chapitre est consacré aux peintres de la haute Allemagne, parmi lesquels on remarque Albert Durer, Pierre Vischer, Jacques Bink, etc., et l’Ecole de Souabe, dont fait partie Jean Holbein.

Le dix-huitième chapitre comprend le commencement de la renaissance en France sous Charles VIII et Louis XII. Le dix-neuvième, la renaissance sous François Ier, et le vingtième et dernier chapitre, la renaissance sous Henri II.

Un atlas de cinquante-huit planches, représentant un grand nombre de figures ou compositions, reproduites avec talent par MM. Duthoit frères, complète l’intérêt qu’offre le texte de ce remarquable ouvrage. A. L.