D^r Félix Regnault. La Genèse des miracles. — Paris, Giard et Brière, 1910. In-8, 323 p.

« La science des religions ne doit pas seulement recourir à la psychologie normale, mais à la psychopathologie... Il convient d’étudier les religions sans passion ni partis-pris, avec la bonne foi du naturaliste lorsqu’il observe les mœurs des animaux ». Paroles fort sages. Ce livre intéressera les archéologues par ce qu’on y trouve sur les névroses, la suggestion, la magie et les cures merveilleuses dans l’antiquité. Mais je crains qu’il ne pèche par une tendance exclusive à l’évhémérisme: « Hercule était épileptique ; dans ses accès il devenait inconscient, il avait des impulsions homicides… Il avait encore un accès lorsque Médée vint lui rendre visite à Thèbes... Le héros fut consumé par la tunique de Nessus. Cette légende n’est pas invraisemblable... ; sans doute les anciens connaissaient une substance s’enflammant à la lumière comme le phosphure de calcium » (p. 29) (1).

S[alomon] R[einach]

(1) A la p. 123 je lis une note sur un ouvrage intitulé « les Philosophoumenoi » que M. de Rochas aurait étudié « il y a une quinzaine d’années » et qui serait « un écrit antireligieux antique. » Il y a là un nid d’erreurs.

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