Fuzet, Mgr. - Jouen, chanoine: Comptes, devis et inventaires du Manoir archiépiscopal de Rouen. In 4°, ccxli-716 p.
(Paris, Picard 1908)
Rezension von Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 15 (4e série), 1910-1, S. 456-457
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Mgr Fuzet et M. le chanoine Jouen. Comptes, devis et inventaires du Manoir archiépiscopal de Rouen. Paris, Picard, 1908. In 4°, ccxli-716 p.


     L’ancienne demeure des archevêques de Rouen, reprise en 1906 par l’État, est destinée à devenir le Musée d’antiquités de la ville. Avant de quitter ce palais, reconstruit au XVIIIe siècle sur les ruines du manoir gothique, le dernier archevêque qui l’ait habité, Mgr Fuzet, a voulu que l’histoire en fût écrite d’après les documents des archives départementales. Ce travail considérable a été exécuté avec grand soin ; il offre d’ailleurs beaucoup plus qu’il ne promet, car l’auteur a donné des monographies précieuses de tous les personnages qu’il a rencontrés au cours de son récit (1). Je signalerai l’une d’elles à cause de son intérêt pour l’histoire de Jeanne d’Arc (p. 119). Guillaume Erard, chanoine de Rouen, juge de Jeanne d’Arc, dont il est question dans un compte de l’archevêché (1432-33), ne doit plus être confondu avec Guillaume Evrard, qui assista au Concile de Bâle ; c’est donc à tort qu’on a voulu faire d’Erard, auxiliaire de l’évêque Cauchon, « l’âme du Concile schismatique ». Ce très savant ouvrage est admirablement imprimé ; il fait honneur aux presses de Rouen comme à ses auteurs (2).

                                                                       S[alomon] R[einach

 

(1) Quelques-unes de ces notices (p. ex. celles de Guillaume d’Estouteville, de Georges d’Amboise) sont de longues monographies, désormais indispensables aux historiens.

(2) On trouvera, p. xlix et suiv., des détails nouveaux sur le vandalisme révolutionnaire. Le 16 septembre 1793, le Département donne l’ordre de faire brûler deux portraits de Louis XV et de la reine, dans ce style d’une bêtise incomparable: « Il faut, citoyens, vous hâter de donner aux flammes ces restes honteux de la prostitution du pinceau. »