Jacques Mesnil. L’art au nord et au sud des Alpes à l’époque de la Renaissance. Etudes comparatives. Bruxelles, Van Oest, 1911. In-4^o, 131 p. avec 60 planches.

« Ce sont là de formidables bourdes que le public qui lit les revues sérieuses et scientifiques avale sans broncher, car ce public, malgré ses prétentions, est, à sa manière, tout aussi gobeur que celui du moyen âge. » A quoi vise cette critique mal embouchée ? Au mémoire, devenu promptement célèbre, de M. Mâle sur le renouvellement de l’art par les mystères. Cela continue sur ce mauvais ton pendant des pages. L’auteur sait beaucoup ; il dit souvent des choses justes ; mais je crains qu’il n’exaspère son lecteur au lieu de l’instruire. Dans le reste du volume, il y a des pages intéressantes sur les relations de l’art flamand avec l’art italien au XV^e siècle, sur les écoles de peinture dérivées de la fresque (Italie) et de la miniature (Flandres) ; il y a aussi l’opinion, due à M. Warburg, que le prétendu Bugatto de Bruxelles ne peut être de cet artiste, le prince qui y figure n’étant pas Francesco, mais Alexandro Sforza, et le panneau devant être antérieur à 1460. Mais c’est beaucoup de grand papier et d’illustrations déjà souvent vues pour peu de chose.  

S[alomon] R[einach]

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