AA. VV.: Où en est l’histoire des religions ? 2 vol. in-8, 457-589 p.
(Paris, Letouzey 1911)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 19 (4e série), 1912-1, p. 361
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J. Bricout (et quinze autres). Où en est l’histoire des religions ? Paris, Letouzey, 1911. 2 vol. in-8, 457-589 p.


Cet « anti Orpheus » a du bon. D’abord, il est fait sur le plan d’Orpheus et en calque les dispositions (paragraphes numérotés, notes se rapportant aux paragraphes, etc.) ; il est tout natu­rel que j’approuve cela. Puis, il a sur Orpheus ce grand avantage que la rédac­tion de chaque chapitre a été confiée à un spécialiste ; plusieurs chapitres du pre­mier volume (religions païennes) sont excellents. Le second volume n’est malheureusement pas à la hauteur du premier ; les rédacteurs, tous ecclésias­tiques, trahissent leur embarras par la langueur de l’exposé et de fâcheuses lacunes. Ce n’est pas là qu’on peut chercher un exposé scientifique de l’histoire au judaïsme et du christianisme. Un exemple. S’il y a un résultat certain des études bibliques, c’est que le Deutéro-Isaïe n’est pas de la même main que le pre­mier et que les prédictions qu’il renferme sont post eventum. Mais la commission des Études bibliques, instituée au Vatican, défend de dire cela. Le texte (t. II, p. 96) ne parle donc que de « la seconde partie du livre d’Isaïe ». En note, la question est résumée, mais tranchée par la phrase suivante ; « Un certain nombre d’exégètes catholiques s’étaient montrés favorables à ces conclusions (de la critique) lorsque a paru le décret de la Commission biblique du 27 juin 1905 ». Roma locuta est, causa finita est. Il ne faut pas blâmer le rédacteur, le savant abbé Touzard, mais le plaindre ; la critique doit viser plus haut.

S[alomon] R[einach]