Henri Stein. Le Palais de Justice et la Sainte-Chapelle de Paris. In-8, 251 p., avec gravures. Paris, Longuet, 1912.

Ce n’est pas une notice pour le vulgus des touristes, mais une savante monographie, composée d’après les sources. D’abord, l’histoire du palais, de ses galeries et de ses boutiques, de ses prisons, avec des détails circonstanciés sur les événements de la Révolution et l’orga­nisation du Parlement de Paris ; puis l’histoire de la Sainte-Chapelle, de ses reliques, du Trésor des Chartres ; une notice descriptive du Palais, une notice archéologique de la Sainte-Chapelle ; enfin, un très intéressant chapitre sur les épaves du Palais et de la Sainte-Chapelle qui sont conservées dans des collec­tions publiques. Depuis le 25 avril 1248, date de la consécration de la Sainte­-Chapelle, cet édifice a une histoire architecturale, politique et religieuse presque ininterrompue ; celle du Palais remonte bien plus haut encore, bien que les premiers documents précis datent seulement du XIe siècle. « Ce lieu, dit M. Stein, fut tour à tour témoin d’actes politiques considérables, de fêtes splendides, de souffrances atroces et de crimes détestables. Ses vieux murs ont peu à peu disparu et les témoins de son antiquité sont rares : le temps a fait son œuvre, les architectes ont fait le reste ». De ces architectes, il ne faut pas trop medire [sic], puisqu’après tout, et malgré tant de transformations, les grandes silhouettes des édifices du moyen âge sont sorties intactes de leurs mains. Repris en 1853, les travaux du Palais ne sont pas terminés encore ; ils étaient dirigés en dernier lieu par l’éminent artiste Daumet, auquel M. Stein reproche un « acte de vandalisme » qui n’aurait pas été le premier (p. 94).

S[alomon] R[einach]

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