Abercromby, John: A Study of the Bronze Age Pottery of Great Britain and Ireland. 2 vol. in-4°, de 128 et 163 p., avec près de 2.000 illustrations (photographies et gravures).
(Oxford, Clarendon Press 1912)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 183-184
Site officiel de la Revue archéologique
Link dell'edizione digitale di questo libro
 
Numero di parole 573 parole
 
Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA.
Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=554
 
 

John Abercromby. A Study of the Bronze Age Pottery of Great Britain and Ireland. Oxford, Clarendon Press, 1912. 2 vol. in-4°, de 128 et 163 p., avec près de 2.000 illustrations (photographies et gravures).


         Ces deux grands volumes ne seront guère lus, mais ils seront consultés avec gratitude par tous les archéologues ; c’est un vrai Corpus de la poterie des îles Britanniques, depuis l’époque de la pierre polie jusqu’au premier âge du fer. L’illustration est de premier ordre, non seulement par la qualité, mais par l’abondance ; le texte témoigne d’une information très étendue, même de ce qui a été écrit en France et en Suède. L’auteur a cru avec raison que le moment était venu de tenter un classement chronologique des poteries de la Grande Bretagne et de l’Irlande. Ce que Thurnam a écrit là-dessus il y à quarante ans était excellent pour l’époque ; mais les matériaux disponibles se sont depuis singulièrement accrus et quelques erreurs de Thurnam ont été mises en évidence par ses successeurs : « Pour éviter toute confusion avec la poterie vraiment néolithique, j’ai adopté la terminologie du Dr O. Montelius et j’ai traité la poterie dont il est question ici comme appartenant à l’âge du bronze. J’ai classé comme période I de l’âge du bronze ce qu’on peut appeler la période de transition ou du cuivre. Pour étudier les différentes classes et les différents types de poteries, il est utile de subdiviser la Grande Bretagne et l’Irlande en aires ou zones et de les examiner séparément. Ainsi il devient possible d’observer les changements qui se produisent dans un type particulier au cours de ses progrès du sud vers le nord. Un des résultats de cette étude est de montrer l’influence exercée de très bonne heure par l’Irlande sur les vases du type culinaire dans le nord, de l’Angleterre et la probabilité que le type le plus évolué de cette classe dérive d’un prototype irlandais... Au nord de la vallée de la Tamise et en Irlande, il n’y a pas de solution de continuité dans la succession des types céramiques depuis le début jusqu’à la fin de l’âge du bronze. Au sud de la Tamise, des types étrangers font leur apparition dans la période IV, mais rien ne prouve que ces nouveaux venus se soient jamais avancés vers le nord et leur influence sur l’histoire du pays paraît avoir été nulle ». M. Abercromby s’est également efforcé de mettre la chronologie de l’âge du bronze, proposée par M. Montelius, en accord avec les témoignages tirés de la céramique britannique (t. II, p. 106 sq.). Comme Sir Arthur Evans, il pense que l’âge du cuivre ne doit pas être placé entre 2500 et 2000, mais cinq cents ans plus tard ; il estime aussi que la cinquième période doit être datée 650-400 et non pas 1150-800. Dans la partie ethnographique de son ouvrage, je crains qu’il n’ait fait à la crâniologie une place mieux en rapport avec ses prétentions d’autrefois qu’avec le discrédit où elle paraît tombée aujourd’hui. Mais si l’avenir doit apporter des modifications à ses essais de synthèse, les matériaux qu’il a recueillis avec tant de patience et publiés avec tant de soin resteront la base de toute étude ultérieure sur le même sujet. Disons pourtant que son livre aurait pu rendre les mêmes services, et même en rendre davantage, s’il avait été moins luxueux et surtout moins cher.

S[alomon] R[einach]