Hautecœur, Louis: Rome et la Renaissance de l’Antiquité a la fin du XVIIIe siècle. Essai sur les origines de l’art Empire. In-8, viii-317 p., avec nombreuses gravures.
(Paris, Fontemoing 1912)
Reseña de Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 314
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Louis Hautecœur. Rome et la Renaissance de l’antiquité a [sic] la fin du XVIIIe siècle. Essai sur les origines de l’art Empire. Paris, Fontemoing, 1912. In-8, viii-317 p., avec nombreuses gravures.


Voici un très bon livre sur une crise du goût déjà étudiée par Justi et d’autres, mais qu’on n’avait jamais encore exposée avectant [sic] d’éléments d’information et, disons-le, tant de bonne grâce. C’est à la fois une contribution à l’histoire de l’art et à celle de l’archéologie, puisqu’il s’agit d’une époque où l’archéologie devint la tutrice, sinon l’inspiratrice presque exclusive de l’art. A l’origine de ce mouvement, dont les résultats sont encore sensibles, il y a la tradition classique, nourrie par les voyages en Italie et le glorieux spectacle du passé. Après avoir discuté ces causes générales, M. Hautecœur poursuit la renaissance de l’antiquité dans les divers domaines où elle se manifesta vers 1750, pour devenir intransigeante après moins d’un demi-siècle : l’architecture, la peinture, la sculpture, les arts décoratifs. Un troisième livre est spirituellement intitulé « L’exode des idées, des hommes et des œuvres » ; il y est question des Transalpins qui répandirent hors de la péninsule les doctrines qu’ils avaient apprises à Rome (par exemple Goethe), des effets de la Révolution française et de l’exode des Français, du classicisme radical des Allemands et des Anglais, enfin de l’invasion française et du commencement de l’exode des chefs-d’œuvre (1796-1800). Bibliographie et index sont excellents ; il y a nombre de bonnes gravures, dont quelques-unes — je ne sais pourquoi — sont tirées sur un papier beaucoup trop épais. Bien que la correction typographique laisse fort à désirer et que le style, toujours vivant, soit un peu slipshod par endroits, la présentation de cet ouvrage est digne du fond.

S[alomon] R[einach]