Blum, André: Mantegna. In-8, 128 p., avec 24 gravures.
(Paris, Laurens 1912)
Rezension von Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, S. 316-317
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André Blum. Mantegna. Paris, Laurens, 1912. In-8, 128 p., avec 24 gravures.


       « Son effort fut de rendre les émotions qui agitent l’âme et de les rendre visibles, même lorsqu’elles se cachent. Il possède une aptitude singulière à voir le côté douloureux de ces conflits et lorsqu’il traduit les effets de la passion, il réussit à être pathétique, sans avoir besoin d’user de mouvements violents. » (p. 15-16). Cela est fort juste et joliment exprimé. Il y a beaucoup de bonnes lignes de ce genre dans le petit livre de M. Blum. Comme tous les historiens de Mantegna, il nous dit que ce grand artiste s’inspira des bas-reliefs antiques ; reste à savoir desquels. Celui de Ravenne paraît bien n’être qu’une imitation d’une gravure de Mantegna. Quels reliefs romains connaissait Mantegna ? Je me demande s’il n’a pas surtout été influencé par des œuvres très tardives, même par des œuvres de la Renaissance byzantine, comme les sculptures encastrées à S.-Marc de Venise (Rép. des reliefs, III, p. 431), dont les proportions élancées sont analogues à celles des figures de Mantegna. Du reste, il ne faudrait pas exagérer l’influence de l’antique sur le maître padouan. Comme le dit très justement M. Blum (p. 28) : « Mantegna demeure l’homme de son temps, peignant les personnages qui l’entouraient, vêtus à la mode du XVe siècle. » Ceci même est très vrai (p. 31) : « Ce qui caractérise le progrès dans le développement de la vie (1) de Mantegna, c’est le passage d’une interprétation réaliste de la nature à une technique plus idéaliste… L’émotion dramatique qu’expriment ses œuvres n’est pas très contenue dans ses premiers travaux. Ce n’est que dans les productions plus tardives qu’elle paraît atténuée et adoucie (2). »

S[alomon] R[einach]

 

(1) De l’art serait plus correct.

(2) P. 32, La Madone avec l’enfant endormi est aujourd’hui au Musée de Berlin (p. 88 du catalogue illustré). — P. 35, en bas, phrase incorrecte ; il y en a d’autres. — P. 37, l’Adoration des Mages n’est plus, depuis plusieurs années, chez lady Ashburton, mais à Philadelphie. — P. 40, lire Northbrook. — P. 69, il n’y a pas des pyramides de Cestius, mais une seule. — P. 88, les « traités de 1815 » n’ont rien enlevé au Louvre, puisque toutes les œuvres reprises par les Alliés l’ont été au mépris des traités. — P. 99, lire Tuccia, etc.