Orsi, Paolo: Rapporto preliminare sulla quinta campagna di scavi in Calabria (1910). Supplemento alle Notizie degli Scavi del 1911.
(1911 )
Rezension von Georges Perrot, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, S. 124-125
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Paolo Orsi. Rapporto preliminare sulla quinta campagna di scavi in Calabria (1910). Supplemento alle Notizie degli Scavi del 1911.


 

Après avoir exploré avec une rare sagacité et décrit avec une scrupuleuse exactitude d’abord les villages et les cimetières sicules, puis les édifices et les nécropoles des villes grecques de la Sicile, Géla, Camarina, Syracuse, M. Orsi, investi d’une mission nouvelle, s’est consacré, depuis plusieurs années, à l’étude des ruines que la civilisation grecque a laissées en Calabre, ruines que le gouvernement italien, jusqu’à ces dernières années, avait, sans doute pour des raisons d’économie, laissées dans l’abandon et l’oubli.

C’est un admirable fouilleur qu’Orsi. Son cinquième rapport ne le cède pas en intérêt à ceux qu’il a déjà donnés sur ses quatre premières campagnes de Calabre. La première partie en est consacrée à l’étude du peu qui reste de la ville des Locriens Epizéphyriens et du temple décédé à une divinité inconnue.

I. Locres. — Près de Locres, il a d’abord exploré, avec la méthode et le soin qu’il porte dans ses recherches, une nécropole, la nécropole Lucifero, qu’il a trouvée presque intacte. Il décrit les modes de sépulture qui y ont été pratiqués et le mobilier funéraire; mais la nature de la pierre locale, une craie très friable, ne se prêtait pas là à l’exécution de ces grands sarcophages monolithes qu’il a trouvés en Sicile et le butin arraché aux tombes est assez pauvre. En fait de vases, ce qu’il y a trouvé de plus intéressant, ce sont des lécythes attiques à figures noires et à fond jaunâtre ou blanc, ce que l’on appelait autrefois des lécythes locriens. Il n’y a d’ailleurs pas là une pièce qui, soit par le sujet, soit par une signature d’artiste, mérite d’être signalée. Très peu de débris de vases à figures rouges. Rien non plus de très important dans les figures de terre cuite, les petits bronzes et les bijoux. On remarquera seulement des manches de miroir qui, avec les volutes et les palmettes dont ils se décorent, sont d’une aimable élégance. Orsi fait observer à ce propos que, dans ces menus objets comme dans ce qui subsiste de l’ornementation d’un temple dorique à Locres, c’est le goût ionien qui se fait sentir partout. Toutes ces cités grecques de la Calabre étaient, au sixième siècle, fortement imprégnées d’ionisme.

Des parties lapidaires de ce temple dorique, il n’a été trouvé que de bien faibles débris ; mais ce qu’il y a là d’intéressant, c’est l’emploi de la terre cuite pour la corniche et pour les figures qui meublaient le fronton. Quelques curieux débris de ces groupes ont été retrouvés en terre. Ils sont d’un beau style. Un tout petit temple d’Athéna a donné un assez grand nombre de terres cuites.

II. — Crotone et le sanctuaire d’Héra Lacinia. — Les fouilles exécutées au Cap Colonna, ainsi nommé d’après l’unique colonne qui reste debout sur le site de ce temple célèbre, ont permis de se faire une idée assez précise des principales dispositions du temple et du téménos qui l’entourait. Une belle mosaïque a été trouvée dans des thermes voisins du temple, qui datent de l’époque romaine (pl. V et VI). On a ainsi recueilli, dans les environs du temple, de beaux fragments d’une corniche en terre cuite.

M. Orsi annonce un ouvrage d’ensemble où seront exposés tous les résultats de ses campagnes de Calabre. Cet ouvrage ne pourra manquer de trouver auprès du monde savant le favorable accueil qu’y ont rencontré ses belles publications sur les fouilles de Sicile.

G[eorges] Perrot