Petrucci, Raphaël: Les peintres chinois. In-8, 127 p., avec 24 planches.
(Paris, Laurens 1912)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 136
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Raphaël Petrucci. Les peintres chinois. Paris, Laurens, 1912, In-8, 127 p., avec 24 planches.


 

L’histoire de la peinture en Chine est comme dominée par deux principes : d’une part, l’influence persistante d’un idéal philosophique ; de l’autre, l’extrême importance attachée à la calligraphie, considérée non seulement comme une marque d’habileté personnelle, mais comme une révélation raccourcie de l’essence des êtres. C’est un art subtil et raffiné, que nous apprenons lentement à comprendre en nous faisant, par l’étude des monuments et des textes, une mentalité orientale. Comme le dit très bien l’auteur : « Le mystère impersonnel de l’univers, son principe géant, ses manifestations multiformes et le secret qui se dévoile dans l’âme même des choses, autant de conceptions sur lesquelles s’est fondée la peinture chinoise dans son inspiration. C’est à ces préoccupations qu’elle doit ce sens de la spiritualité qui s’y affirme avec tant de noblesse » (p. 116). Même dans l’art réaliste des deux dernières dynasties, on reconnaît encore ce besoin vivace de pénétrer, à travers la forme individuelle, jusqu’à l’essence qu’elle manifeste et rend accessible. A la fois sinologue et artiste, M. Petrucci nous donne avec autorité, et avec l’accent d’une admiration émue, les résultats de son enquête sur l’évotion [sic] d’un acte quinze fois séculaire, dont l’histoire se constitue sous nos yeux au moment même où il disparaît (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Lire aussi l’article de M. Petrucci sur la peinture des figures en Chine (Gazette des Beaux-Arts, 1913, I, p. 1-10).