Corbin, Pierre: Histoire de la politique extérieure de la France. Tome Ier. In-8, 457 p.
(Paris, Picard 1912)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 148-149
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Pierre Corbin. Histoire de la politique extérieure de la France. Tome Ier. Paris, Picard, 1912. In-8, 457 p.


Dans ce gros volume, qui doit être suivi de deux autres, le chapitre Ier (Période gauloise et gallo-romaine) intéresse plus particulièrement notre Revue. Dès le début, on y lit des choses étranges (p. 18) ; que les Romains empruntèrent aux Gaulois les charrues à roues ; que les Gau­lois « sont venus de l’est de la Perse », qu’ils ont « tourné la Mer Noire et piqué droit sur l’Océan », que, de l’une de leurs « excursions », ils ont « sans doute rapporté le druidisme », à moins qu’il n’ait été « apporté en Bretagne par les Phéniciens[.] » Ce sont là autant de vieilleries et d’erreurs ridicules ; mais voici mieux : « D’ailleurs, et bien que qualifiés d’Athrooi (sic) par Strabon, ils ont com­mercé facilement avec Massalie. » J’ai pris la peine de vérifier le passage où Strabon dit que les Gaulois, quand ils sont irrités, se réunissent en masse (θροοι) pour combattre, L’auteur cite donc du grec par coquetterie pure, sans être capable d’en comprendre un mot. Le style est à la hauteur de l’érudition : « Sans doute notre situation continentale nous exposait à des contingences plus nom­breuses et plus lourdes que pour l’Angleterre par exemple ». Je n’en finirais pas si je voulais citer toutes les bévues, tous les solécismes qui émaillent ces quelques pages. Dans la courte bibliographie, les noms de Bouché-Leclercq et de Holmes sont estropiés ; l’auteur cite un livre de Petitot, qui est un amas de folies, et un autre de Valroger, qui n’a jamais rien valu. Si la suite, que je n’ai pas lue, ne vaut pas mieux que ce chapitre, il faudra regretter le papier noirci.

S[alomon] R[einach]