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Jullian, Camille: L’ancienneté de l’idée de nation. Leçon d’ouverture faite au Collège de France le 4 décembre 1912. Tir. à p. de la Revue Bleue, 1913, 35 p. in-8. (Paris 1913) Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 262-263 Site officiel de la Revue archéologique Numero di parole 319 parole Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=676 Camille Jullian. L’ancienneté de l’idée de nation. Leçon d’ouverture faite au Collège de France le 4 décembre 1912. Tir. à p. de la Revue Bleue, Paris, 1913, 35 p. in-8.
« De même que le moyen-âge appliqua si longtemps le mot de « romain » aux débris de l’unité impériale et de l’Etat des Césars, de la même manière, six à huit siècles avant l’ère chrétienne, les hommes de la Méditerranée perpétuèrent par le mot de ligure la mémoire de la grande nation italo-celtique, la fille occidentale de la nation mère des Indo-Européens » (p. 7). Je crois cette thèse conforme à l’état actuel de nos connaissances sur la langue ligure, dont les affinités indo-européennes semblent incontestables. M. Jullian rappelle d’ailleurs ces mots de M. Meillet (Etude des langues indo-européennes, 3e éd., 1912, p. 405) : « Rien n’autorise à parler d’une race indo-européenne, mais il y a eu nécessairement une nation indo-européenne ». Avec Michelet, il substitue la conception de nation, qui est claire, à celle de race, qui ne l’est pas (1) ; il ne craint pas de parler, même en l’absence de textes, d’une nation ligure. Assurément, toutes les nations ne se ressemblent pas, mais elles offrent certains traits communs, en particulier « l’existence d’un nom collectif, l’amour et l’orgueil de ce nom » (p. 21). Ce nom avait la valeur d’un symbole : on disait nomen Romanum pour « les Romains ; le nomen semblait être la voix de la fraternité publique (p. 23). A côté du nom, il y a la religion et la langue, sans lesquelles il est difficile d’imaginer une unité nationale (je ne suis plus tout à fait d’accord avec M. Jullian lorsqu’il fait de Teutatès « une sorte de Jahveh », le dieu du peuple, le dieu d’alliance des familles confédérées, p. 26). Mais je dois me borner à ces quelques lignes ; il y a encore bien des observations suggestives dans cette brillante leçon. [Salomon] R[einach]
(1) « Ce que nous mettons à la place du mot de race, le mot de nation, signifie, non pas matière et fatalité, mais liberté et éducation » (p. 29). Il faut lire tout ce qui suit.
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