L. de Vesly. La céramique ornementale en Haute Normandie. Rouen, Lainé, 1913. Gr. in-8, 79 pages avec 43 gravures et 23 planches hors texte.

Le plus ancien exemple de carreaux incrustés qu’ait fourni la Haute Normandie paraît remonter au VI^e siècle ; les pavés émaillés y firent leur apparition au XI^e et l’industrie s’en développa rapidement au siècle suivant, notamment à l’abbaye cistercieune [sic] de Beaubec près de Neufchâtel. Si les carreaux vernissés et historiés n’ont pas été fabriqués en Haute Normandie plus tôt qu’ailleurs, il est du moins certain que cette région a livré des vestiges de carrelages qui se classent parmi les premiers en date et « qu’elle n’a été dépassée par aucune autre pour la beauté de ses produits, dans l’industrie de la céramique appliquée à la décoration des édifices » (p. 10, 11). La prospérité de l’industrie des carrelages émaillés dura jusqu’au XVI^e siècle ; alors apparaît, venant d’Italie, le pavé faïencé à couverte stannifère, permettant l’emploi de couleurs plus nombreuses et plus fines. Le nouveau procédé conquit rapidement la Normandie ; d’importantes fabriques s’installèrent à Rouen méme [sic]. Trois siècles plus tard, à la suite de l’exposition de 1855, Viollet le Duc et ses auxiliaires remirent en honneur le carreau émaillé du moyen âge qui, depuis longtemps, n’était plus usité qu’à titre de pavé à inscriptions.

La monographie très complète de M. de Vesly est aussi instructive pour l’histoire de l’industrie que pour celle de l’art décoratif. Les excellentes planches qui l’accompagnent reproduisent une quantité de motifs charmants, qui mériteraient de trouver des imitateurs. Je regrette de ne pouvoir insister davantage sur un mémoire clairement écrit, fortement documenté et qui, presque à chaque page, apporte du nouveau.

S[alomon] R[einach]

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