H. Beuchat. Manuel d’archéologie américaine. Avec préface par M. H. Vignaud. Paris, Picard, 1912. In-8, xli-773 p., avec 262 figures dans le texte.

La science française peut être fière d’avoir donné à la science universelle le premier manuel d’archéologie américaine. L’américanisme, comme l’on dit, est un domaine très vaste ; on y fait entrer quantité de connaissances fort différentes, depuis le préhistorique, qui touche à la géologie, jusqu’à l’étude détaillée de la découverte du Nouveau Monde, qui appartient à l’histoire moderne. Une masse énorme d’écrits, dus souvent à des amateurs ou à des fantaisistes, s’est accumulée sur tous les sujets qu’embrasse l’américanisme ; mais c’est seulement de nos jours, grâce surtout à la libéralité du duc de Loubat, que ces matières ont commencé à faire l’objet d’enseignements réguliers. Ceux qui recourront au manuel de M. Beuchat seront préparés à les suivre avec fruit et s’épargneront des lectures fastidieuses pour prendre les problèmes là où la science du XIX^e siècle les a laissés. L’ordre suivi par l’auteur doit être indiqué en peu de mots : 1° bibliographie générale ; 2° la découverte de l’Amérique ; 3° la période glaciaire, les fossiles, les kjökkemmöddings, les mounds, l’industrie de la pierre et la céramique, les pueblos et les cliff-dwellers ; 4° l’homme fossile et l’homme néolithique dans l’Amérique du sud ; les sambaquis du Brésil ; 5° histoire, civilisation, religion, écriture et langues du Mexique ; 6° histoire, civilisation, religion, etc. des Mayas ; le Yucatan et l’Amérique centrale ; 9° les Antilles ; 8° les peuples de l’isthme de Panama, de la Colombie et du Pérou ; Chibchas, Incas, Quichuas. — L’illustration, très abondante, est empruntée aux meilleures sources ; beaucoup de peintures des anciens manuscrits ont été reproduites. Enfin, il y a un excellent index. De tous les Manuels publiés par la librairie Picard, celui-ci était le plus difficile à rédiger, faute de travaux antérieurs de même envergure ; M. Beuchat, généreusement encouragé par le duc de Loubat, m’a épargné ni son temps ni sa peine pour nous donner un bon livre qui restera.

S[alomon] R[einach]

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