Bellevue, de (Marquis): Paimpont. 2e édition. In-8, 278 p., avec gravures.
(Paris, Champion 1913)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, p. 301
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Mis de Bellevue. Paimpont. 2e édition, Paris, Champion, 1913. In-8, 278 p., avec gravures.


La vaste forêt de Paimpont, en Bretagne, a ses légendes et son histoire, qui valaient la peine d’être racontées. La partie historique concerne les abbayes et les prieurés, les baronies [sic] et les châteaux féodaux de la région; l’auteur a poursuivi son étude jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. La partie légendaire n’est pas sans intérêt pour le folklore breton, mais a été traitée sans la critique nécessaire. Ce qui est dit des Druides (p. 14) est plein d’erreurs et l’on ne s’étonne pas moins de lire (p. 15) : « A la suite de l’invasion romaine... les Bretons honorèrent aussi des divinités subalternes comme Teutatès, Belenus, Cumulus, Minerve, Vénus ; mais ils reconnurent toujours la puissance supérieure d’un Dieu unique qu’ils nommaient OEsus » (sic). A la p. 20 on apprend que les menhirs « symbolisaient la grandeur de Dieu » et que les cromlechs étaient des enceintes sacrées « où l’on célébrait les sacrifices et où l’on incinérait les cadavres des victimes ». Dans tout l’ouvrage, les sources ne sont presque jamais indiquées ; quand elles le sont par hasard, l’accumulation de vieux livres sans valeur montre que l’auteur n’a pas été bien guidé dans ses lectures (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Spécimens du style et de l’impartialité historique (p. 242) : « L’hérésie, connue sous le nom de protestantisme, eut pour fondateur en 1522 un moine allemand, apostat, orgueilleux et débauché, Luther, et pour propagateur, en Angleterre, un roi trois fois assassin et six fois adultère, Henri VIII ; en France, un renégat, Calvin ». Cf. p. 253 : « La révolution française, œuvre de destruction et de haine, de tyrannie féroce, de spoliations et de massacres, eut pour auteurs les Francs-Maçons et les Protestants, aidés par les philosophes ».