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Heinemann, Kurt: Thanatos in Poesie und Kunst der Griechen. In-8, 89 p. et 11 pl. (Munich, Buchholz 1913) Rezension von , Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, S. 425 Site officiel de la Revue archéologique Link zur digitalen Ausgabe dieses Buches Anzahl Wörter: 374 Wörter Zitat für die Online-Version: Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=783 Kurt Heinemann. Thanatos in Poesie und Kunst der Griechen. Munich, Buchaholz, 1913. In-8, 89 p. et 11 pl.
Depuis Lessing, Herder et R. Rochette, la question de la représentation de la mort chez les anciens a fort occupé les archéologues. Elle a pris un aspect nouveau grâce à la découverte (à partir de 1870 environ) de nombreux lécythes blancs attiques, où la personnification sereine de Thanatos tient une grande place. M. K. Heinemann a résumé d’abord tout ce qui a été écrit à ce sujet ; puis il a passé en revue les textes littéraires et les monuments, avec la préoccupation constante de distinguer les époques et l’évolution parallèle de l’idée de Thanatos dans la littérature et dans l’art, sous l’influence de la poésie et de la philosophie. Il a publié des catalogues instructifs de monuments et quelques bonnes reproductions de vases peu connus (j’ai noté, p. 56, une observation, nouvelle pour moi, sur un second volume, resté incomplet, du Bull. archeol. italiano). « Thanatos, dans l’art figuré des Grecs, ne peut être conçu que comme le frère du Sommeil ; ainsi seulement s’explique l’image adoucie que seule l’art pouvait représenter. Pour Thanatos dans l’art, seul le mythe de Sarpédon indiquait le type à suivre, car l’image sombre de ce dieu, dans la légende de Sisyphe et d’Alceste, en interdisait la représentation. La peinture céramique, qui, dans le motif de Thanatos et d’Hypnos, s’inspirait de la description homérique, offrait, dans le champ des lécythes funéraires, le terrain le plus propice à la représentation du dieu de la mort. Une figure plastique isolée de Thanatos n’a pas encore été découverte et ne le sera probablement jamais parmi les restes de l’art classique… L’Eurynomos de Polygnote à Delphes n’est pas Thanatos, mais quelque démon infernal topique ; Polygnote est revenu là, audacieusement et exceptionnellement, à la vieille conception populaire, celle de l’ogre, avidissimus Orcus » (1).
(1) L’auteur se sépare de C. Robert (Thanatos, p. 12) sur quelques points essentiels. Il n’admet pas que Thanatos figure sur la colonne sculptée d’Éphèse et il s’inscrit en faux contre ces assertions : « La figure de Thanatos a peu de relations avec les croyances populaires ; Thanatos est une figure purement poétique ». Au contraire, il faut distinguer un Thanatos essentiellement populaire, qui a laissé des traces dans les mythes (comme celui d’Alceste) et un Thanatos poétique, que l’art plastique connaît à titre exclusif.
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