Roscher, Wilhelm Heinrich: Omphalos (extrait du t. XXXIX des Abhandlungen de l’Académie de Saxe). Gr. in-8. 142 p., avec 9 planches.
(Leipzig, Teubner 1913)
Rezension von Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, S. 149-150
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W. H. Roscher. Omphalos (extrait du t. XXXIX des Abhandlungen de l’Académie de Saxe). Leipzig, Teubner, 1913. Gr. in-8. 142 p., avec 9 planches.


Omphalos ne signifie pas primitivement « milieu », mais quelque chose comme « racine » ; le sens qui a prévalu se trouve déjà dans l’Odyssée, où il est question de l’île d’Ogygie, « nombril de la mer ». Bien des peuples, en dehors des Grecs, ont conçu l’idée d’un point central du monde ; bien entendu, un pareil point n’existant pas, ils se sont trouvés en désaccord, à ce sujet, comme les modernes sur le choix d’un méridien initial. Du temps que naissait, en Ionie, la science géographique (1), Milet, avec son sanctuaire des Branchides, a été l’omphalos ; c’est ce qu’explique assez l’horizon de la science d’alors. Plus tard, peut-être après Délos, Delphes, siège d’un autre culte apollinien, qui serait milésien d’origine (M. Roscher compte démontrer cela plus tard), succéda à Milet comme centre cosmique et le resta par la force de l’habitude. On y montrait le célèbre omphalos, souvent reproduit par les monuments. C’était, a supposé Miss Harrison, la pierre tombale du serpent Python ; tel n’est pas l’avis de M. Roscher. Les deux aigles d’or qui flanquaient l’omphalos de Delphes prouvent assez que cette pierre était en relation avec le dieu et la voûte céleste ; c’est une meta sous la protection de Ζεὺς ὅριος. On trouve, dans la dissertation de M. R., tout ce qu’on peut savoir ou demander sur l’omphalos, centre du monde, talisman, pierre, d’abord brute, puis sculptée et décorée, ainsi que sur les rapports de l’omphalos avec des dieux comme Apollon, Mercure et Esculape. Les transcriptions de textes, les listes de statues, de reliefs, de vases, de monnaies, etc. sont très précieuses ; je me permets seulement de trouver inutiles les références au vieux Müller-Wieseler, qui a fait son temps. Sur les omphaloi déliens, ajouter les informations réunies par M. Ad. Reinach, Revue, 1912, I, p. 311.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Cf. Revue archéol., 1911, II, p. 390.