Garnault, Paul: Les portraits de Michel-Ange. In-8, xviii-235 p., avec 20 gravures.
(Paris, Fontemoing 1913)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 310-311
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Dr Paul Garnault. Les portraits de Michel-Ange. Paris, Fontemoing, 1913. In-8, xviii-235 p., avec 20 gravures.


 

 Ayant recueilli les photographies d’une centaine de portraits de Michel-Ange, qu’il compte publier prochainement, l’auteur a donné, dans ce premier volume, le résultat de ses études sur la filiation des portraits en question. Il y a là un travail comparable à celui qu’on fait sur les manuscrits d’un auteur pour déterminer les diverses traditions qu’ils représentent : c’est la condition de toute iconographie scientifique. M. Garnault a justifié le témoignage de Vasari, d’après lequel les portraitistes de Michel-Ange, c’est-à-dire les artistes pour lesquels il a posé, se réduisent à quatre : les peintres Bugiardini et Jacopo del Conte, le médailleur Leoni et le sculpteur Ricciarelli. Il faut ajouter maintenant un cinquième portrait, miniature de Francesco da Olanda à l’Escurial, qui, comme le remarque M. Garnault, était resté inconnu de Vasari.

Ce livre est le fruit de recherches étendues et approfondies. Il nous révèle, entre autres œuvres intéressantes, le buste de Rimini, celui de la collection André-Jacquemart, celui de la collection Bonnat à Bayonne. L’historique des portraits de Michel-Ange est très compliqué ; de nombreuses erreurs ont été commises et se sont propagées de livre en livre ; M. Garnault en a fait justice, parfois trop longuement, souvent sur un ton peu convenable, toujours avec un désir louable de substituer la vérité à l’erreur. On ne peut exiger une parfaite correction d’un ouvrage français imprimé en Italie ; mais il y a aussi des erreurs qui ne peuvent être attribuées aux typographes florentins (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Pourquoi Wien au lieu de Vienne (p. xviii, 192, 199) dans un livre français ? Pourquoi cet abus de mots italiens non imprimés en italique (creta, garzoni, filze, autoritratto, etc.), alors qu’il en existe des équivalents dans notre langue ? Mgr Duchesne a-t-il vraiment écrit (p. 103) un « célèbre ouvrage » : L’Apostolat des Eglises de Gaule ? Peut-on dire (p. 45) : « Toute la thyase de ses thuriféraires ? » — D’après les photographies publiées par M. Garnault, je serais porté à croire que le buste Liebermann est un faux du XIXe siècle, inspiré (en partie) du prétendu Michel-Ange à l’église des Saints-Apôtres (pl. X et XII).