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Chavannes, Ed. - Pelliot, P.: Un traité manichéen retrouvé en Chine. Deuxième partie. In-8, p. 123-360, avec 2 planches (extrait de Journal asiatique). (Paris, Imprimerie Nationale 1913) Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 315-316 Site officiel de la Revue archéologique Link dell'edizione digitale di questo libro Numero di parole 358 parole Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=856 Ed. Chavannes et P. Pelliot. Un traité manichéen retrouvé en Chine. Deuxième partie. Paris, Imprimerie Nationale, 1913. In-8, p. 123-360, avec 2 planches (extrait de Journal asiatique).
De Guignes, dès 1756, crut reconnaître les Manichéens dans les mo-ni des auteurs chinois. Aujourd’hui, c’est toute l’histoire du manichéisme en Chine que les textes permettent de suivre, depuis ses débuts vers 695 jusqu’à la condamnation portée contre cette doctrine par les Ming à la fin du XIVe siècle. Le recueil des passages concernant le manichéisme chinois, et surtout les commentaires dont les éditeurs les ont accompagnés, constituent un ensemble du plus grand prix pour l’histoire des religions. Si l’influence du manichéisme sur le bouddhisme du moyen âge est encore hypothétique, il paraît certain qu’il a exercé une action importante sur le développement interne du taoïsme. En Chine, le manichéisme s’appelle ming-kiao, ce qui signifie « la religion de la Lumière » (la Lumière opposée à l’Obscurité). Il y fut introduit par des Iraniens, d’abord dans le nord ; en 763, le qaghan ouigour se convertit à la religion nouvelle, qui, forte de cet appui politique, se développa rapidement et survécut à la ruine de l’empire ouigour (841). « Au XIVe siècle, plus tard peut-être, du haut des Trois montagnes et des rives du Fleuve Bleu, les louanges montent encore vers Mâni, l’Envoyé de la lumière, quand depuis longtemps les voix de ses derniers fidèles se sont éteintes en Occident » (p. 340). Comment expliquer cette extraordinaire fortune d’une religion qui compta tant d’apôtres et de martyrs ? On nous dit que « sa cosmogonie épique, les talents astrologiques de ses prêtres, firent impression sur le peuple », qu’un empereur de Chine, en 799, ordonnait aux religieux manichéens de prier pour faire tomber de la pluie, que le principe dualiste du manichéisme et la base quinaire de ses catégories s’accordaient en gros avec les anciennes hypothèses de la cosmogonie chinoise (p. 339). Ce sont là de minces avantages. On admettra plutôt que le manichéisme dut sa force expansive au dualisme, réponse naïve, mais claire au problème du mal, et à l’ascétisme mystique qui prétend ouvrir la voie du salut. Vulgus vult decipi, cela fut vrai en Orient comme en Occident ; mais pourquoi tant d’autres folies ont-elles éveillé moins d’enthousiasme et fait mille fois moins de dupes que celle-là ? S[alomon] R[einach]
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