Contenau, G.: La déesse nue babylonienne. Etude d’ethnographie comparée. In-8, 133 p., avec 127 fig. dans le texte.
(Paris, Geuthner 1914)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 150
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Numero di parole 231 parole
 
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G. Contenau. La déesse nue babylonienne. Etude d’ethnographie comparée. Paris, Geuthner, 1914. In-8, 133 p., avec 127 fig. dans le texte.


L’idée dominante de ce petit livre est la thèse polygéniste de M. Pottier. La représentation de la nudité féminine est très fréquente (l’auteur dit « constante ») à l’origine des civilisations, sans qu’on puisse admettre des influences d’une région à l’autre. Ainsi, le type égéen  « a évolué sur place » ; la Chaldée et l’Elam offrent, à cet égard, toutes les étapes d’une évolution indépendante. La déesse nue de la glyptique babylonienne, originaire de la Syrie du nord, paraît en Babylonie avec la dynastie d’Hammourabi et pénètre dans la glyptique syro-hittite ; on en suit les transformations jusqu’aux déesses nues des époques achéménide et gréco-parthe. Mais pourquoi, sur les cylindres babyloniens, la déesse nue, toujours vue de face, est-elle souvent représentée sur un piédestal ou un escabeau et plus petite que les personnages qui l’entourent ? M. Contenau n’a pas expliqué cela, car dire que l’escabeau représente la montagne sur laquelle se tient Nin-har-sag, « dame de la montagne », c’est se contenter à trop peu de frais ; il ajoute d’ailleurs (p. 126) ; « Ce fait n’exclut pas pour l’escabeau la possibilité de représen­ter parfois le support naturel à une idole ». La question essentielle n’a donc pas été résolue. L’ouvrage de M. Contenau n’en est pas moins une réunion utile de motifs bien classés : les illustrations, bien qu’affreuses — comment des archéologues peuvent-ils ne pas apprendre à dessiner? — rendront service par leur nombre et leur précision.

S[alomon] R[einach]