Vassel, Eugène: Le Panthéon d’Hannibal. In-8, 103 p. (extrait de la Revue Tunisienne).
(Tunis, Imprimerie Rapide 1912)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 152-153
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Numero di parole 283 parole
 
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Eugène Vassel. Le Panthéon d’Hannibal. Tunis, Imprimerie Rapide, 1912 (extrait de la Revue Tunisienne). In-8, 103 p.


 

Etude savante et méritoire sur le texte célèbre conservé par Polybe, où Hannibal prend à témoins les équiva­lents grecs des dieux puniques : « Devant Zeus, Héra et Apollon ; devant le génie des Carthaginois, Héraklès et Iolaos ; devant Arès, Triton, Poséidon, etc. ». La recherche des noms puniques ainsi traduits est nécessairement incer­taine, vu l’absence de tout exposé méthodique de la religion carthaginoise ; mais M. Vassel a étudié la question avec tant de diligence qu’on ne l’abordera plus sans recourir à son mémoire. A l’encontre des doutes récents exprimés sur l’existence de la triade carthaginoise, l’auteur revient à l’opinion ancienne, et je crois qu’il fait bien. Zeus est Baal Hammon ; Héra est Tanit ; Apollon est Eshmoun ; le Génie des Carthaginois est une déesse léontocéphale ; Héraklès est Melquart ; Iolaos est peut-être Adon ; Arès est peut-être Arish, etc. Travail­lant en Tunisie, M. Vassel se plaint de manquer de livres ; je trouve, pour ma part, qu’il en a trop et qu’il en cite beaucoup qui sont négligeables ; « M. Babelon estime que Tanit... Jules Soury appelle Astarté... Enfin, un savant anonyme écrit dans le Nouveau Larousse... » (p. 72). De ces trois « savants », un seul compte aujourd’hui ; encore faudrait-il de préférence citer sa source. Cette débauche de références fait paraître un peu singulières les lignes que voici (p. 50) : « Dans la légende de la mort du grand Pan, qui s’explique d’une façon toute naturelle par l’usage de mener le deuil de Tammuz, le nom du dieu a été transféré au pilote. » En note, un renvoi à Plutarque. Si M. Vassel croit avoir découvert cela tout seul, il a tort de n’y point insister, et s’il sait qu’il s’approprie sans aveu la découverte d’autrui, il a encore moins raison.

S[alomon] R[einach]