Vogelstein, Julie: Von französischer Buchmalerei. In-8, 125 p., avec 28 planches contenant 77 sujets.
(Munich et Leipzig, Delphin-Verlag )
Rezension von Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, S. 167-168
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Julie Vogelstein. Von französischer Buchmalerei. Munich et Leipzig, Delphin-Verlag. In-8, 125 p., avec 28 planches contenant 77 sujets.


 

Engagée dans une étude sur la peinture des intérieurs, dont elle poursuit l’évolution dans la grande peinture depuis les Van Eyck jusqu’à Pieter de Hooch et au-delà, l’autrice a cru devoir remonter aux miniatures françaises et flamandes pour observer les solutions que les artistes primitifs ont données de ce problème. Chemin faisant, elle s’est aperçue que les miniatures, considérées d’ordinaire comme une préface de l’histoire de la peinture et appréciées surtout pour les lumières qu’elles fournissent sur des époques où les monuments de la grande peinture font défaut, doivent, au contraire, être regardées comme constituant un art particulier, celui de l’illustration des livres, et appréciées en tant que miniatures, non en tant que succédanés de fresques ou de tableaux. La minia­ture, envisagée sous cet aspect, paraît si intimement liée à la décoration qu’on ne peut les séparer sans les méconnaître. L’unité, c’est la page du livre ; cela est surtout vrai pour les chefs d’œuvre de la miniature française au XIVe siècle : « Les éléments coordonnés y sont fermement liés par la renonciation commune des parties à une fraction de leur valeur propre ». Cette phrase, que je traduis librement est une des plus claires ; en général, l’autrice abuse du jargon abs­trait de l’esthétique au point que toute interprétation de sa pensée dans un parler roman serait impossible. On songe à Hiegl, quand il est le plus ténébreux. Mais les idées personnelles percent sous la carapace des sesquipedalia verba et, tout compte fait, l’on rend hommage à l’originalité de Melle Vogelstein comme à son érudition (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Divisions : 1° Introduction ; 2° Le style de la miniature ; 3° La page du livre comme lieu artistique (als künstlerischer Ort) ; 4° Le décor ; 5° L’illustration ; 6° Conclusion : « Toutes les époques ont cherché à imprimer aux peintures de livres les caractères de genres différents, à leur donner l’aspect de sculptures, de tableaux, d’émaux ; toutes ont fait effort pour cacher ou pour voiler leur nature particulière. Seule la courte période du XIVe siècle, et alors seulement les meilleurs manuscrits, laisse l’enluminure des livres se développer dans la voie qui lui est essentiellement propre. Elle doit, dans tout son être, avoir répondu au sentiment du gothique français tardif ; elle doit avoir incorporé sa volonté dans l’expression la plus pure... Le rêve artistique de ce temps se réalisa dans la peinture des livres sur parchemin, comme il se développa dans la douceur déli­cate (zierlich) des ivoires. Au point de vue de l’évolution, cela signifie le moment infécond ; car la réalisation est la satisfaction, et avec elle prend fin la recherche (das strebende Suchen) ». Tout cela est juste, mais pourrait se dire simplement.