Goblet d’Alviella, Félix: L’évolution du dogme catholique. I. Les Origines. Deuxième partie. In-8, xvi-364 p., avec planches hors texte.
(Paris, Nourry 1914)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 351
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Félix Goblet d’Alviella. L’évolution du dogme catholique. I. Les Origines. Deuxième partie. Paris, Nourry, 1914. In-8, xvi-364 p., avec planches hors texte.


 Dans ce volume, comme dans le précédent (1912), il y a beaucoup de travail sérieux sur des questions fort litigieuses, qui occupent aujourd’hui, beaucoup plus qu’il y a vingt ans, l’attention des lettrés. Le chapitre 1 con­cerne les Pères apostoliques ; nous avons d’abord une histoire rapide des textes, puis un exposé des caractères communs à cette littérature, où les influences helléniques ne paraissent pas encore, sinon par reflet du paulinisme ; enfin, un coup d’œil sur l’évolution de la christologie. Le chapitre II traite des pre­mières hérésies et de leurs conséquences, tant au point de vue dogmatique qu’à celui de l’organisation ecclésiastique. Le troisième chapitre, le plus inté­ressant, expose l’hellénisation du christianisme dans les écrits des apologistes et ce que l’auteur appelle, après d’autres, la paganisation de l’Évangile. L’in­fluence des mystères païens, seule partie vivace du paganisme à son déclin, est étudiée avec détail d’après les travaux les plus récents ; il est aussi longuement question du rôle attribué à saint Paul dans cette transformation du christianisme primitif en religion universelle et sacramentelle, de cet enseignement d’un nou­veau mysticisme supérieur à tous ceux que le paganisme avait connus, non seulement par sa haute portée morale, mais parce que le dieu fait homme avait réellement existé et qu’il s’était offert volontairement à la mort, tandis qu’Adonis, Dionysos, Osiris et Attis étaient morts par accident. Dans cette lutte ouverte entre des religions d’essence similaire, le christianisme devait encore l’emporter à cause de l’élément juif qu’il renfermait et qui l’obligeait à revendiquer le monopole exclusif de la vérité ; ne pouvant, comme les cultes païens, se prêter à des compromis et à des synthèses, il devait vaincre ou mourir. Tout cela est fort bien exposé, dans un style qui n’est pas toujours irréprochable, mais avec un louable souci de la composition et de la logique. L’archéologie n’est pas oubliée ; il y a de bonnes planches reproduisant des monuments du christianisme primitif et quelques monuments païens à titre de

comparaison.

                             S[alomon] R[einach]