AA. VV.: Catalogue of a Collection of paintings and some art objects (Collection John G. Johnson, à Philadelphie). 3 vol. in-4, avec plus de 600 gravures.
(Philadelphia, John G. Johnson 1913)
Rezension von Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, S. 352-359
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Catalogue of a Collection of paintings and some art objects (Collection John G. Johnson, à Philadelphie). 3 vol. in-4, avec plus de 600 gravures. John G. Johnson, Philadelphia, 1913.


 


Exprimons d’abord le regret que ce somptueux catalogue, tiré à 300 exem­laires [sic] seulement, ne soit pas destiné à être mis dans le commerce. Il est d’autant plus nécessaire d’en indiquer avec quelque détail le contenu. La collection Johnson est certainement une des plus complètes qui aient jamais été formées par un particulier ; presque toutes les écoles y sont représentées, sinon par des tableaux à cent mille dollars — il y en a pourtant quelques-uns — du moins par des spécimens caractéristiques et habilement choisis. Le texte, dû à MM. Berenson et Valentiner, a été rédigé avec soin ; on ne s’étonnera pas que les attributions du premier soient souvent d’une originalité et d’une justesse frappantes, que celles du second — élève de M. Friedlaender — témoignent de prudence et de savoir. J’aurais voulu que l’un et l’autre se fussent attachés davantage à l’historique des tableaux, parfois indiqué avec précision, généra­lement écourté ou même omis. Il n’y a pas là une simple question de curiosité, par ce temps de faussaires et de copistes, la connaissance du pedigree d’une œuvre d’art est indispensable. Cela implique sans doute des recherches fasti­dieuses, mais il y a là un devoir auquel l’auteur d’un catalogue ne peut se soustraire : quitte à ne pas imprimer in extenso ce que la discrétion l’empêche d’exposer avec détail. Cela dit, je rends un cordial hommage à la libéralité de M. Johnson, qui a bien voulu mettre à ma disposition un exemplaire de ce précieux ouvrage, et je donne, par écoles, la liste des œuvres, antérieures à la fin de la Renaissance, qui semblent présenter le plus d’intérêt.

Tome I. Tableaux italiens ; texte de M. Berenson.

A) École Florentine. — 1. Annonciation, Nativité et Crucifixion, par un élève de Giotto qui représente le style du maître tel qu’il se révèle dans l’église inférieure d’Assise, antérieurement à ses travaux dans la chapelle Arena à Padoue. — 4. Délivrance de S. Pierre, par Giov. da Milano (attribution de Sirén). — 5. Polyp­tyque, par Giottino (pl. 12 du Giottino de Sirén). — 6. Mariage de S. Catherine d’Alexandrie, par Agnolo Gaddi (pl. 21 du même ouvrage). — 8. Pietà, par Niccolo di Pietro Gerini, « maître médiocre du style monumental déchu du trecento » (attrib. de Sirén). — 10. Vierge et Enfant, par Lorenzo Monaco. — ­12. Vierge et Enfant, par Il Maestro del Bambino Vispo (nom donné par Sirén à un artiste, peut-être camaldule, qui travailla vers 1420 ; le volet g. de ce tableau est à Bonn. Cf. Riv. d’arte, VI, p. 6). — 13. Dormition de la Vierge, par le même (répliques dans la coll. Mond, sous le nom de Giovanni del Ponte, et dans l’ancienne coll. Dollfus). — 14. Extase de S. François, par Fra Angelico. ­13. Dormition de la Vierge, de l’atelier de Fra Angelico (Rassegna, 1905, p. 113). — 16. Nativité, par un élève ombrien de Fra Angelico (« délicieuse peinture enfantine, née sous le souffle des Fioretti »). — 17. Le Christ et les apôtres, par un imitateur de Masaccio, peut-être Andrea di Giusto (vente Somzée, pl. 28). Très curieuse architecture. — 18, 19. Présentation au temple et Jésus parmi les docteurs, par Andrea di Giusto (?) ; cf. Rassegna, 1908, p. 84. — 20. Sujet mytho­logique (?) indéterminé, par le même. — 21. Annonciation, par Domenico di Miche­lino (auquel M. Berenson attribue aussi le n. 1320 du Louvre). — 23. Nativité, par « le maître de la Nativité de Castello », peintre intermédiaire entre Fra Filippo et Baldovinetti (Rassegna, V, p. 114). M. Berenson attribue à ce maître les tableaux légués au Louvre par A. Bossy et Mme Nathaniel de Rothschild (Vierge dans une niche), ainsi que l’Annonciation de la coll. Gustave Dreyfus. — 24, 25. Histoires de saints (à déterminer), par un élève de Fra Angelico. — 27. Assomp­tion de la Vierge, par Neri di Bicci, « œuvre caractéristique de ce peintre si intéressant pour l’étude du conservatisme ultrà dans l’art ». — 34. Profil d’une dame, de l’école de Domenico Veneziano (Rassegna, 1905, p. 115). — 35. Vierge et Enfant avec saints, par Franc. Pesellino, « la plus charmante figure de l’art florentin après Fra Angelico ». Autrefois, sous le nom de Fra Filippo, chez Hai­nauer. — 37. Vierge et Enfant, par « le maître du tableau d’autel de San Miniato », artiste « de cinquième ordre », dont M. Berenson connaît une Madone au musée de Sens (n. 132). — 38. Purification de la Vierge, par Benozzo Gozzoli, centre de la prédelle d’un tableau d’autel à la National Gallery (n. 283) ; cf. H. Horne, Burl. Mag., VII, p. 377. — 39-43. Vierges, par Pier Francesco Florentino (?), peintre copiste et compilateur. — 44-41. Prédelle, légende de sainte Marie-Madeleine, par Botticelli. L’influence de Masaccio empêche de placer cette œuvre après 1482 ; l’épisode du Repas chez Lévi peut avoir influencé Léonard. — 48. Portrait de Lorenzo Lorenzano, par Botticelli (L’Arte, 1908[,]. p. 136). « Bien que ce portrait ne soit pas intact, il prend rang parmi les meilleures études de caractère du quattro­cento ». — 50. Portrait de jeune homme, par le peintre intermédiaire entre Botti­celli et Filippino que M. Berenson appelle Amico di Sandro (Rassegna, 1905, p. 118). — 51. David, par Jacopo del Sellaio, peut-être d’après Castagno. — 54. Réconciliation des Romains et des Sabines, par le même (vue des murs de Rome, avec la pyramide de Cestius). — 55. Trois saints, par Botticini, « dans un de ces moments exceptionnels où il peignit un ouvrage aussi grandiose que la Pietà de la collection André ». — 60. Vierge et Enfant, par Cosimo Rosselli (an unexpectedly grand picture). — 62. Nativité, par J. B. Utili de Faenza, auteur du n° 1313 du Louvre (attribué à Benedetto Ghirlandajo). — 64. Épisode de l’histoire de Nastagio degli Onesti, par un Florentin qui connaissait le panneau analogue de la collection Spiridon, attribué à Botticelli, mais, suivant M. Berenson, œuvre du peintre qu’il appelle Alunno di Domenico. — 65. Vierge et saints, par David Ghirlandajo ; les têtes de la Madone et de S. Sébastien seraient de Domenico. ­— 69. Vierge avec l’Enfant et S. Jean, par Mainardi. — 70. Communion de S. Jérôme, par Alunno di Domenico, « avec une trace de distinction botticellienne ». — 72. Pietà, par Franc. Granacci, œuvre de jeunesse. — 73. Portrait d’Andrea Bandini, par Rid. Ghirlandajo. — 74. Portrait d’un vieillard, par le même, œuvre de vieillesse (sous le nom de Seb. del Piombo dans la coll. de San Donato). — 75. Assomption de sainte Marie Madeleine, de l’atelier de Lorenzo di Credi (Arte, 1905, p. 433), analogue au tableau de l’ancienne collection Weber, aujourd’hui chez Mme C. P. Huntington. — 78. Adam et Eve, esquisse de Fra Bartolomo (Burl. Mag., IX, p. 352). — 79. Sainte-Famille, par Leonardo da Pistoia, « ouvrage typique de ce plagiaire heureusement rare ». — 80. Adam et Eve, par Bacchiacca, tableau déjà rapproché par Morelli de l’Apollon et Marsyas du Louvre. — 81. Portrait de jeune homme, par Andrea del Sarto. « Si ce tableau était en parfait état, il mériterait de prendre rang parmi les chefs-d’œuvre d’Andrea et de la peinture florentine ». — 83. Portrait d’Alexandre de Médicis, par Pontormo, « chef-d’œuvre du Lorenzo Lotto de Florence ». — 87. Portrait du sénateur Carlo Pitti, par Santi di Tito (1546 ; Burl. Mag., IX, p. 357).

B) École Siennoise. — 89. Le prophète Daniel, par Ugolino da Siena. Il porte une mitre, déformation de bonnet phrygien. — 91. Vierge sur trône, par Pietro Lorenzetti, « dans son style le plus large, bientôt après 1320 ». — 92. Annoncia­tion, saints et saintes, par le même. « Ces œuvres comptent parmi les créations les plus brillantes et les plus attrayantes de l’école siennoise ». — 93. Cruci­fixion, par Barna, « petit chef-d’œuvre » ; M. Berenson attribue au même peintre un tableau du Mans (Madone). — 102. Vierge et Enfant, par Domenico di Bar­tolo, signé et daté 1437 (Rassegna d’arte Senese, 1910, p. 72). — 108. Visitation, par Lor. Vecchietta (Venturi, Storia, VII, 2, p. 252). — 109. Vierge et saints, par Neroccio di Landi, « a singularly unstereotyped example of this somewhat limited although always exquisite artist ». — 110. Vierge et anges, par Matteo di Giovanni (Rassegna, 1905, p. 121). — 111. Camille sous les murs de Laurente, par le même, cassone des environs de 1480 (anc. coll. Butler). — 113. Buste de jeune homme, par Andrea del Brescianino, très raphaélesque et semblable au portrait de Montpellier. — 115. Une Parque, par Beccafumi ; raphaélesque.

C) Italie centrale. — Nativité et Adoration, de l’école de Cavallini (Arte, 1905, p. 425), « document intéressant pour l’histoire de la peinture en Italie avant le triomphe de Giotto ». Nombreuses particularités byzantines. — 117. Saint-Jean l’Évangéliste, par Alegretto Nuzi. — 120. Triptyque, par un élève de Nuzi. « Peut-­être aucun tableau de cette collection de tableaux énigmatiques n’a été aussi dif­ficile à classer ». — 121. S. François stigmatisé, prédelle de l’école de Gentile da Fabriano. — 123. Couronnement de la Vierge, par Ottaviano Nelli ( ?). — 124. Visitation, Nativité, Adoration des Mages et Fuite en Egypte, par un peintre ombro-florentin très voisin de Gentile da Fabriano. — 129. Vierge et Enfant, par Francesco di Gentile da Fabriano, peut-être fils de Gentile, peintre compilateur dont M. Berenson connaît cinq tableaux signés et a essayé de reconstituer l’œuvre. — 130. Vierge et anges, par le même ; style de Melozzo. — 134. Adora­tion des Bergers, par Folchetto da Sanginesio, peintre des Marches dont il existe des tableaux signés de 1492 à 1513. — 135. Marie Madeleine, de Signorelli, vers 1500. — 136, 137, 138. Annonciation, Nativité et portrait de jeune homme, par le même. Le vieux berger, dans la Nativité, « pourrait illustrer Sophocle ou Shakes­peare ». — 140. S. Nicolas de Tolentino, par Fiorenzo di Lorenzo (Rassegna, 1909, p. 147). — 141. Vierge et Enfant, par Pérugin, oeuvre de vieillesse. — 143. Vierge avec S. J. Baptiste et S. Jérôme, par Antonio da Viterbo, peintre ombrien découvert par Steinmann. — 144. Pietà, par Bernardino da Mariotto (?) ; « cette attribution n’est pas d’obligation, mais de bon conseil ». — 145. Vierge avec saints, par Eusebio di San Giorgio, « écho du gracieux et lyrique jeune Raphaël ». — 150. Flagellation et scène indéterminée, par Baldassare Carrari,  « œuvre caractéristique de ce plus attrayant des Romagnols secondaires ».

D) École vénitienne. — 153. Vierge et S. Jérôme, par Tommaso da Modena. — 155, 156. S. Jacques de Compostelle et S. François, par Bart. Vivarini (Rassegna, 1905, p. 129). — 158. Pietà, par Carlo Crivelli (Rassegna, 1905, p. 130). — 159. Portrait de jeune homme, par Antonello de Messine, « chef d’œuvre typique, l’égal de tout autre portrait d’Antonio », (Rassegna, 1905, p. 130). — 162. Portrait de Lorenzo Giustiniani, premier patriarche de Venise, par Gentile Bellini (?) — 165. Vierge, par Giov. Bellini, de sa première jeunesse (Gronau, Bellini, p. 53). Rien sur l’histoire de ce tableau et les retouches importantes qu’il a subies. — 166. Portrait de vieillard, par Alvise Vivarini, œuvre de vieillesse, comme le Bernardo Salto du Louvre. — 167. Vieillard embrassant une jeune femme, par Jacopo de’ Barbari, signé et daté 1503 (de la coll. Weber). — 168. Vierge, Enfant et Saints, par Bart. Montigna, œuvre typique de sa maturité. — 169. Profil d’un bénédictin, un des trois portraits connus du même. « Le masque est aussi plastique, aussi vigoureux et aussi détaillé, quoique sans minutie, que les por­traits de bonzes sculptés il y a quelques siècles au Japon. » — 171. Portrait d’un homme âgé, par Franc. Bonsignori (Catal. Ferroni, 1909, pl. X). ­— 172. Buste de Jésus jeune, par le même (signé d’initiales). — 173. Histoire d’Alcyone, par Carpaccio (Rassegna, 1905, p. 131. « En moins mauvais état, ce serait une des plus délicieuses chant-fables de l’auteur. » — 174, 175. Martyres de saints (non identifiés), par Lazzaro Sebastiani (?) — 176. Vierge, par Cima (signée). — 177. Silène, par le même (Rassegna, 1908, p. 41), pendant d’un Bac­chus à Milan. — 178. Faune, par le même. — 179. Portrait d’un Vénitien, par Marco Basaiti, signé Joannes Bellinus, 1488. « Il n’existe pas de portrait plus alvisesque que celui-là, sauf ceux qui sont d’Alvise lui-même. » — 180. Vierge et Enfant avec S. Liberale, signée de Basaiti. — 182. Vierge et Enfant, peut-être de Petrus de lnganatis, auteur du n° 21 de Chantilly. — 184. Vierge avec S. Au­gustin et S. Pierre, par Girolamo da Sante Croce. Signé et daté de Giov. Bellini, 1492. — 186. Portrait d’homme, par Palma (Rassegna, 1905, p. 120. Daté 1512). — 187. Résurrection de Lazare, par le même (Rassegna, 1906, p. 117). « Peinture riche, on pourrait dire succulente... anticipant le style de Bonifazio. » — 190. Buste du Christ bénissant, par Rocco Marconi. « Ouvrage caractéristique de de [sic] ce peintre doucereux dans sa maturité. » — 191. Deux époux, par Cariani. « Un des meilleurs ouvrages de ce provincial crû, inégal, qui parfois, à des yeux peu critiques, a pu se dissimuler sous les noms des grands maîtres après lesquels il boitait. » — 192. Vierge et Enfant, par Seb. del Piombo. Œuvre de jeunesse. M. Berenson conclut de cette peinture que Sebastiano fut l’élève et le copiste de Cima, influencé par Palma (1505) avant de l’être par Giorgione. — 193. Vision de S. Augustin, du même (Bernardini, Seb. del Piombo, p. 125). « Œuvre typique de la manière vénéto-michelangélesque du maître » (1525-1536). — 194. Vierge et Enfant, par L. Lotto, sous l’influence de Léonard (réplique meilleure à l’Ermi­tage, n. 76). — 195, Vierge, Enfant et Saints, par le même (Catal. Doetsch, pl. 37). — 196. Portraits de Gian Giacomo Stuer et de son fils, du même, peints en 1544. — 197. Sainte famille et donateurs, tableau de premier ordre, peut-être d’un Frioulan qui connut Lotto (Coll. Leuchtenberg, pl. 33). — 198-200. Ange de l’An­nonciation, Flagellation et Purification, par Vincenzo Pagani (influences d’Antonio da Faenza et de Lotto). — 202. Vierge et Saints, par G. A. Pordenone. « Tableau authentique, brillant de couleur et d’exécution, mais qui pourtant rend à peine justice à cet artiste inégal, le plus tempéramental des peintres vénitiens, le Rubens de cette école. » — 203. Portrait d’une jeune femme, par B. Licinio. « Œuvre typique de cet artiste un peu sot et à l’esprit provincial, qui n’en fut pas moins un bon coloriste. » — 204. Portrait de Filippo Archinto, par Titien. « Œuvre intéressante, non pas attrayante ; comme peinture, tout à fait caracté­ristique de Titien à la fin de sa période moyenne. » — 205. Portrait de jeune femme, par un imitateur de Titien (peut-être Moro ou Coello). — 206. S. Jérôme au désert, par P. Bordone (coll. Leuchtenberg.). — 207. Jésus prenant congé de sa mère, du même (Rassegna, 1905, p. 133). Très voisin de Titien. — 208. Portrait d’un amiral vénitien, par Tintoret (Rassegna, 1905, p. 133). Œuvre de jeunesse. Le même homme, peut être Tommaso Cuntarini, a été peint par Paul Véronèse (Dresde, n. 236). — 209. Portrait d’un sénateur vénitien, par Tintoret. « Œuvre typique de la maturité de l’artiste, exécutée avec hardiesse. » — 210. Une famille vénitienne, peut-être par Marietta, fille de Tintoret. « Bien trop bon pour une pho­tographie, ce groupe est également éloigné d’être une vraie œuvre d’art. Comme tant de portraits de la basse époque, ceux-là pèchent pour être trop semblables à la vie (life-like) et trop peu excitateurs de vie (life-enhancing). » — 212. Portrait d’homme, par Leandro Bassano. « Presque allemand par la simplicité et si cordial qu’il fait oublier la légère suggestion de photographie. Leandro a peint des por­traits plus imposants, mais aucun plus typique de ses visions de famille presque volontairement bourgeoises. »

E) École de Padoue, Vérone et Brescia. — 214. Vierge, Enfant et Saints, très petit tableau d’autel par un imitateur véronais de Mantegna. — 215. Vierge et Enfant, par Francesco Benaglio. — 216. S. Jean à Patmos, par Liberale da Verona. « Peut-être la création la plus inspirée de l’artiste. Exemple typique de l’extase quiétiste qui, vers 1500, trouva une expression à Vérone comme en Ombrie. » — 217, 218. Triomphe de Silène et Silène endormi, par Nicc. Giolfino. Peintures supérieures aux autres productions de cet artiste. — 221, 222. Enée quittant Troie et sujet indéterminé, de l’école de Girolamo dei Libri. — 223. Déposition de la croix, par Franc. Caroto. « Œuvre de vieillesse, michelangélesque par le sentiment et la composition, titianesque par la technique ». — 224. Résurrection de Drusiane, peut[-]être par Torbido. — 225. Diane et Actéon, par Brusasorci (?) ­— 229. Portrait d’homme, par P. Véronèse. Tableau de jeunesse, daté 1551. — 232. Vierge et Enfant, par Girol. Romanino. « Œuvre typique dans la manière blonde et le ton bleuâtre de la maturité avancée de l’artiste. » — 233. Portrait de jeune homme, par Calisto Piazza da Lodi. Influencé par Romanino. ­— 235. S. Pierre, par Giulio Campi. « Brescien par la couleur et la technique, un peu péruginesque par l’attitude et la draperie : ces caractères réunis désignent le Crémonais. » — 236. Vierge et donateurs, par Moretto. Un des meilleurs tableaux de l’artiste, voisin de Romanino. — 237. Portrait d’homme, par G. B. Moroni (Rassegna, 1905, p. 134). Le plus ancien tableau de Moroni, daté de 1547. — ­239. S. Bernard, par un imitateur de Corrège vers 1590. « Nous voyons ici com­ment la contre-réformation fut, en réalité, une nouvelle romanisation ou, si l’on veut, alexandrinisation du monde soi-disant latin. Pas une touche d’hébraïsme ici ! Aucun artiste hellénistique, traitant un thème pseudo-anacréontique, ne l’aurait fait dans un esprit plus gaiement païen ».

F) Ecoles de Ferrare et de Bologne. — 241. S. Jean-Baptiste et S. Pierre, par Cosimo Tura. « Excellent spécimen de l’artiste dans son humeur suave, presque hellénique de sérénité. Sa ligne n’est jamais plus sinueuse et plus raffinée, sa couleur rarement aussi suggestive des minéraux précieux employés dans les reliquaires. » — 242. Vierge et Enfant, du même vieilli ou de son école[.] — 243. Portrait de dame, par Ercole de’ Roberti. Chef-d’œuvre. — 244. Vierge et Enfant, de Lorenzo Costa. « Une de ses œuvres les plus belles et les plus sévères. » — 245. Annonciation, par Ercole di Giulio Cesare Grandi. Jolie pein­ture tardive. — 246. Nativité, par Ercolano. De la même époque que la Nativité du Louvre ; fond giorgionesque. — 247. Mort de S. Bernard, par Amico Asper­tini. — 248. Lavement des pieds, par Mazzolino. « Spécimen typique de ce talent limité et presque ridicule. » — 249. Le Christ devant Pilate (?), par un élève de Mazzolino. Germanique non seulement de dessin, mais d’exécution. — 250. Vierge et Saints, par Giacomo Francia. Imitation d’un tableau de Francesco Francia, autrefois dans la galerie Leuchtenberg, puis chez P. Morgan. — 251. Portrait d’homme, par Dosso Dossi. « Un des portraits les plus intéressants de l’école italienne, réunissant l’interprétation du caractère et de l’humeur au romantisme et à la magie. » — 253. Portrait d’un médecin, par un imitateur de Dosso Dossi (Rassegna, 1905, p. 121). « Peut être le tableau le plus énigmatique de la collec­tion. » M. Berenson l’avait autrefois attribué à Piero di Cosimo ; d’autres ont pensé à Salviati, à Rosso, à Mantegna. — 255. Susanne et les vieillards, par Scarsellino. « Charmant ouvrage d’un peintre charmant, le dernier représentant notable de son école et le dernier qui, en Italie, ait gardé quelque fraîcheur de sentiment. » — 256. Vierge et Enfant, par Luca Longhi. Inspiré du maître de Flémalle.

G) Ecoles de Milan et du Piémont. — 257. Vierge et Enfant, par V. Foppa (Milanese masters, pl. 3). — 259. S. Madeleine, par Ambr. Borgognone. ­— 260. Quatre Saints, partie d’un polyptyque, peints par un Piémontais sous l’in­fluence de Miraillet de Montpellier, qui travaillait à Nice. — 262. S. Jérôme, par Giov. Massone. — 263. Circoncision, peut[-]être par Civerchio. — 264, 265. Portrait d’un vieillard et d’une dame, par Ambrogio da Predis ; le second est peut[-]être de Bernardino de’ Conti. — 267. Lucrèce, par Bramantino. « Œuvre caractéristique du plus inspiré des peintres indigènes de Milan. » 268. Portrait d’un jeune homme, par Beltraffio. — 269. Portrait de jeune homme, signé de Bernardino de’ Conti (Arte, 1903, p. 438). — 210. Portrait d’une dame, par le même. Réplique d’une peinture autrefois dans la collection Barbi-Cinti à Ferrare, puis chez J. A. Holzer à New-York, ce tableau semble à M. Berenson confirmer l’opinion de Morelli, qui attribuait à Bernardino la pala Sforzesca de Milan. — 271. Vierge et Saint Jean, un des meilleurs tableaux de Gianpetrino. — 272. Vierge et donateurs, par Andrea Solario (Rassegna, 1906, p. 34). Tableau endommagé, peu postérieur à la période vénitienne de l’artiste (vers 1491). — 273. Portrait d’un homme en prière, du même. De la période du séjour de Solario en France, ce tableau a été attribué par M. Friedlaender à Jean Prevost. — 274. Ecce homo, signé du même (Rassegna, 1906, p. 135). « D’un fini extravagant et d’un sentiment qui rappelle presque Morales, ce tableau a été souvent copié ; une réplique à Dijon (coll. Trimolet, n. 9) peut être de Simon de Châlons. » — 276. Vierge, Enfant et Saints, par Defendente Ferrari. « Une des meilleurs œuvres de ce Crivelli piémontais. » ­— 277. Adoration des Mages, par Sodoma, peut être sa plus ancienne peinture connue. — 218. Vierge et Enfant, du même, très léonardesque.

A la fin du tome III sont publiés et décrits quelques autres tableaux italiens d’acquisition récente, qui sont parmi les plus importants de la collection.

1163. Quatre martyrs couronnés, par Jacopo di Cione (attribution de Sirén). — 1164. Crucifixion, par Spinello Aretino . — 1167. Le Rosaire, par Mainardi (Ven­turi, Galleria Crespi, p. 201). — 1168. Nativité, par Mariotto Albertinelli. — 1172. Portrait de femme, par Moretto. — 1172 A. Vierge et Enfant, avec Ste Elisabeth et S. Jean, par Corrège. C’est le fameux tableau de la collection Hohenzol­lern à Sigmaringen, acquis à Londres par le prince Léopold en 1888 (Gronau, Correggio, p. 7).

 

Tome II. Tableaux flamands et hollandais ; texte de M. Valentiner.

 

314. S. François recevant les stigmates, par J. van Eyck. Réplique, un peu plus petite, du tableau de Turin ; provient de Lisbonne. — 315. Portrait d’homme, du même. — 316. Crucifixion, de l’école de Van Eyck (anc. collection Willett). ­— 318. Crucifixion, de Juste de Gand (?). Provient de Saint-Omer ; autrefois dans la collection Kums à Anvers. Aussi attribué à Marmion. — 319. Sainte Catherine prêchant au roi, par un Brugeois vers 1460. — 324. Vierge à mi-corps, de Mem­ling. — 326. Sainte Catherine, par le Maître de la légende de sainte Lucie. ­— 327. Portrait d’homme, par le Maître de la légende de sainte Ursule. — 328, 329, 330. Vierge douloureuse, vierge en gloire et buste du Christ, par Gérard David, le second tableau un des plus importants de l’artiste. — 331. Vierge et Enfant, par R. Campin. — 332. Têtes de Jésus et de la Vierge, par le même, prototype des peintures analogues de Bouts, G. David, Q. Messys, etc. — 334, 335. Christ en croix avec la Vierge et S. Jean, de Rogier, œuvre très importante. — 338. Chemin du Calvaire, par le Maître de l’Adoration des Rois à Turin. — 339. Moïse et le Buisson ardent, par D. Bouts. Provient de la collection Rod. Kann. — 344. Scènes de la vie de la Vierge, par l’auteur d’Auguste et la Sibylle à Francfort, autrefois confondu avec Bouts. — 345. Portrait de P. Veenlandt, bourgmestre de Schiedam, par Geertgen (?), daté 1489. — 348, 349. Soldats accompagnant les Mages et mariage de la Vierge, par le Maître dit « de la Vierge parmi les Vierges » (Jahrb. preuss. K S., 1910, p. 66). — 352. Christ raillé, par Jérôme Bosch (Burl. Mag., 1910, p. 321). Un des chefs-d’œuvres [sic] de l’artiste. — 355. S. André et Sainte Catherine avec donateurs, par Jan Provost (Coll. Somzée). — 359. S. Jérôme, S. Pierre et S. Paul, par Ambr. Benson. — 362. Jésus devant Caïphe, par Jean Bellegambe. ­— 364. Sainte Parenté, par un Anversois vers 1500. — 366, 367, 368. Sainte Marie l’Egyptienne, Marie Madeleine et S. Jérôme, par Q. Massys. — 369. Adoration des Rois, par le « Maître du triptyque Morrison », auversois. — 373. Descente de la croix de Rogier, copiée par le Maître de la Mort de Marie. — 377. Repos en Egypte, par J. Patinir. — 389. Repos en Egypte, par le Maître des figures à mi-corps (anc. coll. Rath à Budapest). — 393. Léda (d’après la composition de Léonard), par un Flamand vers 1540. — 402. Sainte Marie Madeleine prêchant, par le « Maître de la légende de Madeleine » (anc. coll. Meazza à Milan). — 409. Calvaire, par J. Cornelisz van Oostsanen. — 413. Décapitation de S. Jean, par Lucas de Leyde (anc. coll. Somzée). — 419, 420. Le mauvais berger et Noce de village, par Breughel le Vieux.

 

Tome III. Tableaux allemands, français, espagnols, anglais ; objets divers ; texte de M. Valentiner.

 

A) École allemande. — 717. Arrestation de Jésus, par Schongauer, d’après sa propre gravure, avec des variantes. — 726. Pélerins au repos, par L. Schaüfelein. — 728. Portrait d’une dame de la famille Urmiller et de sa fille, par un peintre d’Augsbourg (?) vers 1520. — 737. Portrait de Hans Frei (?), par A. Dürer. — 742. Vierge et saints, par Wilhelm de Cologne (?), provenant des coll. Ruhl et Félix. ­— 747, 748. Donateurs et patrons, par B. Bruyn. - 752. Vierge et Enfant avec deux saints, par le maître de Liesborn.

B) École française. — 756, 751. Nativité et dormition de la Vierge, par un maître français vers 1400. — 760. Portrait de jeune fille, attribué à un peintre bourguignon vers 1450 ; tableau qui m’inspire beaucoup de doutes. — 764. Por­trait de jeune homme, attribué au maître de Moulins. — 765, 768. Légende de Saint-Sébastien, par un peintre provençal vers 1500. — 769. Portrait de François Ier, par un peintre franco-flamand (coll. Luc. Bonaparte et Dudley). — 770. Portrait du maréchal de la Marche (?), par Clouët (coll. Northbrook). — 771. Portrait de gentilhomme, par Corneille de Lyon (coll. Magniac).

A la fin du tome III, quelques acquisitions récentes, notamment : 407. Christ bénissant, de Memling.

C) École espagnole. — 798. Procession, par un Castillan. — 799. Messe de saint Grégoire, par un Castillan. — 800. Fondation de l’ordre franciscain, par un Catalan. — 802, Jésus à Gethsemani, par un Catalan. — 805. Crucifixion, par Luis de Vargas (signée).

D) Sculptures. — 1118. Vierge et Enfant, d’un Français vers 1400. — 1122. Mariage de saint Joseph, d’un Flamand vers 1520. — 1130. Jésus couronné d’épines, albâtre anglais vers 1470. — 1133. Enfant, par Benedetto da Majano. — 1135. Buste reliquaire, par Vecchietta. — 1189. Pieta, de l’atelier de Benedetto da Majano.

 

Je répète que j’ai dû laisser de côté, pour tenir compte du cadre de cette Revue, tous les chefs-d’œuvre du XVIIe au XIXe siècle, les Hals, les Rembrandt, les Vermeer, les Poussin, les Reynolds, Gainsborough, Rodin, Barye, etc. S’il est vrai que cette merveilleuse collection, unie à celle de MM. Widener et Elkins, doive un jour trouver asile sous un même toit, à côté des richesses que possède déjà le Musée local, il n’est certainement pas excessif de parler, comme on l’a fait récemment, du futur Louvre de Philadelphie. Un pareil ensemble, acquis par un seul homme, qui n’est pas milliardaire, est vraiment un exploit prodigieux : κτῆμα εἰς ἀεί.

Salomon Reinach