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Bienkowski, P. R. von: Die Darstellungen der Gallier in der Hellenistischen Kunst. In-4°, VIII, 151 p., avec 161 fig. et un album de 9 planches. (Vienne, A. Hölder 1908) Recensione di Adolphe Joseph Reinach, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 173-176 Site officiel de la Revue archéologique Link dell'edizione digitale di questo libro Numero di parole 1962 parole Citazione della versione on line : Les comptes rendus HISTARA. Link: http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=957 P. R. von Bienkowski. Die Darstellungen der Gallier in der Hellenistischen Kunst. Vienne, A. Hölder, 1908. In-4°, VIII, 151 p., avec 161 fig. et un album de 9 planches. Ce beau volume, dont la couveture [sic] porte le titre plus bref, Celtarum Imagines, I, forme le 1er volume du Corpus barbarorum annoncé il y a plus de dix ans par l’auteur dans sa dissertation De simulacris barbarorum gentium. Il faudra encore au moins un volume aussi considérable pour épuiser les figurations des Gaulois. Ils méritaient, en effet, d’être l’objet d’une étude plus développée que celle que S. Reinach leur a consacrée dans son mémoire sur Les Gaulois dans l’art antique (Rev. arch., 1888-9). Voici comment M. de B. a groupé les monuments relatifs aux Gaulois : 1° Statues en marbre copiées sur les grandes statues de bronze élevées par les rois de Pergame en commémoration de leurs victoires sur les Galates : a) le « gladiateur mourant» du Capitole. — M. de B. refuse — à tort je crois — d’y voir le tubicen d’Épigonos ; — b) un torse de Dresde analogue à celui du « gladiateur » ; c) le groupe Ludovisi. — M. de B. admet que le bras qui tient le poignard à été mal restitué; mais, contrairement à Michaëlis qui élève le bras pour encadrer la tête, il l’abaisse légèrement pour qu’elle paraisse par dessus; — d) une tête de la galerie Chiaramonti avec barbe, moustaches et cheveux hérissés; e) une tête imberbe très mutilée trouvée par M. de B. dans les magasins du Musée des Thermes. Après avoir rejeté, sans raisons bien convaincantes, l’hypothèse de S. Reinach qui voit, dans l’Amazone gisante un enfant à ses côtés, la mater interfecta infante miserabiliter blandiente que Pline nomme, avec le tubicen, comme le chef-d’œuvre d’Épigonos — il aurait montré la Gauloise morte en face du Gaulois mourant, — M. de B. groupe un certain nombre de têtes et de torses de guerriers grecs que leur style parait rapprocher du Gaulois de Pergame: ce seraient les Pergaméniens vainqueurs. Mais il me semble que pour aucun de ces 14 morceaux de sculpture si disparates, on ne peut alléguer de raison décisive pour y voir une des copies des bronzes de Pergame. On regrettera que l’auteur n’ait pas consacré plutôt son effort à distinguer ce qui, dans les copies des monuments pergaméniens, doit être rapporté à chacun des deux ex-voto qui y commémorèrent des victoires galatiques : entre celui d’Attalos I élevé vers 225 et celui d’Euménès II élevé vers 165, il n’a pu manquer d’exister des différences appréciables. 2° C’est avec raison que M. de H. a fait un groupe à part de la tête de Gaulois du Musée du Caire, du torse exhumé à Délos par S. Reinach et de la tête découverte depuis dans la même île : on peut considérer comme établi par les mensurations et par l’examen des marbres, d’une part que la tête appartient au torse du guerrier tombé sur le genou droit, d’autre part, que la base où une épigramme porte le nom du sculpteur Nikératos (que Wolters avait rapportée au Gaulois de Délos) ne convient pas plus à la plinthe qui le porte que la base signée d’Agasias. La base de Nikératos se rapportait à un autre monument, commémoratif des victoires sur les Gaulois d’un Philétairos que je crois être le fondateur de la dynastie et non le frère de son 3e successeur. Le monument aurait été élevé vers 270, l’épigramme n’aurait été inscrite que vers le milieu du IIe siècle et le monument aurait représenté tout un groupe de personnages. M. de B., grâce à l’obligeance de M. Holleaux, a pu publier la tête, inédite jusqu’ici, conservée au Musée de Mykonos ; mais, n’ayant pas vu les originaux, il n’a pu arriver aux conclusions que nous venons de résumer (1). Pour la tête du Musée du Caire, il n’a pu tenir compte des doutes exprimés par M. Maspero dans la dernière édition (anglaise, 1908) de son Guide sur sa provenance égyptienne ; elle serait venue avec un lot d’antiquités trouvées, au temps d’Ismaïl, dans les propriétés khédiviales de Rhodes ou de Thasos. Il est vrai que M. Schreiber se déclare en état de prouver que la tête a été trouvée dans le capitale du Fayoum. En tout cas, elle appartient à nn [sic] groupe qui se ressent plus de l’influence d’Alexandrie que de celle de Pergame, groupe auquel ressortent encore une tête trouvée à Delos que M. Leroux doit publier dans le B. C. H. et quelques petites pièces en bronze, en terre cuite et en marbre encore inédites. Je compte les faire connaître prochainement avec les douze stèles peintes représentant des Galates trouvées à Alexandrie, stèles que M. de B. n’aurait pas dû négliger. 3° M. de B. réunit ici les figures moins grandes que nature qui appartiendraient, selon lui, à l’ex-voto élevé par Attalos I sur l’Acropole d’Athènes. En dériveraient certainement : les 3 statues de Venise (Gaulois imberbe gisant, Gaulois imberbe tombant à la renverse, Gaulois barbu tombé sur le genou gauche), une de Naples (le Gaulois moustachu et casqué), une du Louvre (le Gaulois blessé, agenouillé, se défendant encore). En dériveraient probablement : un Gaulois assis, autrefois dans les Jardins Torrigiani à Florence ; un torse assis du Musée du Berlin ; un torse étendu du Musée d’Athènes ; un torse agenouillé de la Glyptothèque Ny-Carlsberg ; la « testa di Laoconte », de Bologne. Enfin, tandis que M. de B. répudie la statuette de la collection Saveuse d’Amiens comme fausse, ainsi qu’une femme barbare vue au XVIIIe siècle à Naples qui serait identique à l’Amazone gisante, il propose d’ajouter au groupe de l’Acropole 6 statuettes (2). Sauf le guerrier moustachu et agenouillé du Musée Torlonia, aucune de ses identifications nouvelles n’entraînera, je crois, la conviction. Mais le groupement indiqué par M. de B. n’en reste pas moins très intéressant et l’on regrettera qu’il n’ait pas tenté une restauration de l’ex-voto de l’Acropole. D’après le texte de Pausanias (I, 25, 2), on a longtemps discuté s’il s’agissait de statues ou de reliefs ; pour M. de B., il s’agirait de statues hautes de deux coudées se détachant comme des reliefs sur un fond uni, à la façon des figures d’un fronton. Ne peut-on penser alors à un portique qu’auraient dominé les statues colossales d’Euménès et d’Attalos dont parle Plutarque (Ant. 60, 2) (3). 4° Dans l’étude des urnes et sarcophages trouvés en Italie et surtout, en Étrurie et qui représentent des combats avec des Gaulois, — l’obligeance de MM. G. Körte et K. Robert a permis à M. de B. d’en publier bon nombre d’inédits — l’auteur distingue un premier groupe qui s’inspirerait des compositions pergaméniennes. Il les divise en deux séries : le barbare tombé sur un genou est achevé par un fantassin ; dans plusieurs des monuments invoqués c’est un cavalier qui achève le barbare, motif bien connu et qui devait être celui des Gaulois de Délos (n. 33-42) ; un barbare, fuyant devant un cavalier, est blessé dans le dos (n. 43-4) ; 5° Un autre groupe est formé par les Gaulois en train de piller: on retrouve ce motif sur des médaillons caléniens ; sur la remarquable frise en terre cuite de Civitta Alba, que M. de B. n’interprète pas, comme Brizio, qui l’a reconstituée au Musée de Bologne (Notizie, 1896, p. 283) (4) ; sur une série d’urnes et de sarcophages. — M. de B. remarque avec raison que ce groupe de monuments implique l’existence de peintures représentant les Gaulois pillant un temple. Lolling a cru retrouver dans une inscription recueillie au temple d’Athéna Niké le souvenir de peintures que les Étoliens y auraient consacrées en souvenir de leur victoire sur les Gaulois après le pillage de Delphes ; mais Kœhler (GI., II, suppl. 371 b) a montré qu’il s’agissait, non des Étoliens, mais d’Antigonos Gonatas : la peinture se rapportait donc à la victoire de ce roi sur les Galates à Lysmacheia(5). Des peintures de ce genre n’ont-elles pu exister ailleurs qu’à Delphes? A Pergame, notamment, sous les murs de laquelle les Galates paraissent avoir pillé l’Aphrodision vers 240, n’aurait-il pas fallu rappeler que Pausanias mentionne (I, 4, 6) une peinture représentant une victoire sur les Galates ? M. Helbig a pensé que l’auteur du sarcophage Ammendola s’est inspiré de cette fresque et je crois en avoir retrouvé un motif sur un relief en calcaire du Musée du Caire. 6° Ce chapitre groupe toutes les urnes, stèles et gemmes non comprises dans les deux précédents, réparties suivant cinq types ; a) barbare enfonçant son glaive dans le ventre du cheval qui fonce sur lui ; b) barbare jeté à terre par le cheval et se défendant encore ; c) barbare tombé la tête la première et que le cavalier transperce dans le dos ; d) barbare assis se défendant contre un hoplite ; e) barbare tombé en arrière et se défendant contre un cavalier. 7° Ce dernier chapitre est consacré aux œuvres hellénistiques, mais non pergaméniennes ; les deux Gaulois cuirassés de la villa Albani, une tête féminine du Musée des Thermes, trois figurines venant de Caere, de Rome et de Kertch. On regrettera que M. de B. n’ait pas cru devoir y comprendre la « Thusnelda » de la Loggia dei Lanzi. Depuis qu’on en a reconnu le type sur les monnaies de César (cf. M. Jatta, Le rappresentanze figurate dei Provinze [sic] romane 1908, p.150), on ne peut plus douter qu’il ne soit contemporain de la Gauloise du groupe Ludovisi et de l’admirable tête retrouvée par M. de B. aux magasins du Musée des Thermes. Cette identification tant discutée de la « Thusnelda » amèneà sedemander [sic] comment on distinguera les barbares sur les monuments antiques quand des indices chronologiques ou ethniques certains font défaut. C’est une des questions auxquelles le Corpus entrepris par M. de B. permettra sans doute de répondre. Mais on regrettera qu’il n’ait pas, dès maintenant, indiqué les principes qui le guident : ainsi la tête barbue du Musée Chiaramonti se rapproche moins des autres têtes publiées dans le volume que des Daces du British Museum qui paraissent provenir d’un arc de triomphe d’Alexandrie. Pour le grand sarcophage du Musée des Thermes, les glaives courbes des barbares et leurs bonnets coniques ne doivent-ils pas faire pencher aussi en faveur des Daces ? Quant aux lacunes inévitables, il sera facile à M. de B. de tenir son œuvre au courant par des suppléments, et en attendant la publication du second fascicule qui doit montrer comment les Gaulois se sont représentés eux-mêmes, on ne peut que remercier M. de B. de cette belle monographie sur les Gaulois dans l’art grec par laquelle il a brillamment inauguré son Corpus Barbarôrum. A[dolphe] J[oseph]-R[einach] (1) Il faut ajouter que l’on a retrouvé à Délos les bases de deux autres monuments qui ont du représenter des Galates : l’ex-voto d’un prince pergaménien (BCH., 1905, n. 77) et la statue élevée par Attalos à son genéral [sic] Épigénès (BCH, 1907, p. 545) qui avait dédié une statue au roi à Pergame. (2) N’est-ce pas à ce groupe qu’il faudrait rattacher l’original d’une jolie statuette de bronze, le regulo frigio-galato publié par Milani, Mus. topogr. dell[‘] Etruria, p. 9 et par Paribeni, Ausonia, 1908, p. 271 ? (3) M. de B. donne 201 comme date de l’ex-voto. Il pense évidemment qu’il fut élevé lors du passage triomphal d’Attalos I à Athènes: il s’agirait alors de l’hiver 200/199. Mais dès 229/8 un décret athénien fait mention de certaines générosités d’Attalos I (IG, II, 384) et au moment du passage d’Attalos I, Polybe (XVI, 25) parle de la reconnaissance des Athéniens pour ses εὐεργήματα antérieurs. (4) M. de B ne paraît pas connaître le chapitre que lui a consacré M. Deonna dans ses Sculptures en terre cuite et, pour l’origine de ce type, il semble qu’il aurait pu tirer parti des fragments de frise en terre cuite trouvés au théâtre du Pirée qu’il signale dans ses Addenda. (5) J’ai fixé cette victoire au printemps 277 (Revue celtique, 1908, p. 57) et W. S. Ferguson a placé en 274/3 la date où était agonothète le personnage qui consacra comme tel les peintures commémoratives (Klio, 1908, p. 350).
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