Jules Berchmans. L’esprit décoratif dans la céramique grecque à figures rouges. Bruxelles, Vromant, 1909. In-8, 112 p., avec 77 fig. dans le texte (extr. des Annales de la Soc. d’arch. de Bruxelles, t. XXIII).

Fondée sur cette mine de savoir — et de savoir pas ennuyeux, de « gai savoir » — qu’est le Catalogue des Vases du Louvre de M. Pottier, l’aimable étude de M. Berchmans est d’un artiste autant que d’un antiquaire ; elle se lit avec le plaisir que l’auteur a dû ressentir en l’écrivant. « La peinture des vases témoigne de qualités tellement personnelles, tellement logiques et surtout si bien appropriées à leur objet, qu’on peut affirmer, en l’absence même des œuvres du grand art, qu’elle forme par elle-même un tout complet, indépendant, sinon dans ses éléments, du moins dans son esprit, des domaines les plus élevés de l’art attique ». C’est cette vue très juste que l’auteur a précisée par de nombreux exemples et de légers croquis bien venus. En louant comme il convient le talent des dessinateurs de vases (car M. B. a raison de ne point vouloir les traiter de peintres), l’auteur n’a pas cru devoir taire leurs « grossières négligences » (p. 49), leurs « erreurs» (p. 70), leur « dédain de la forme naturelle » (p. 79) ; c’est une idée trop répandue, depuis Hancarville et David, que les céramistes grecs dessinaient impeccablement. Il faut montrer le revers de la médaille.

S[alomon] R[einach]

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