Halphen: L. Paris sous les premiers Capétiens (Bibliothèque d’Histoire de Paris, t. I). In-8, 123 p., avec gravures dans le texte et un atlas in-4°.
(Paris, Leroux 1909)
Recensione di Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 487-488
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Numero di parole 387 parole
 
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L. Halphen. Paris sous les premiers Capétiens. Paris, Leroux, 1909 (Bibliothèque d’Histoire de Paris, t. I). In-8, 123 p., avec gravures dans le texte et un atlas in-4°.


     « A l’époque carolingienne, Paris, délaissé par les rois, exposé à plusieurs reprises aux dévastations des Normands, s’était replié sur lui-même... A la fin du Xe siècle, la Cité continuait à constituer seule la ville proprement dite... L’avènement de la dynastie capétienne eut sur le développement de Paris les plus heureux résultats... L’extension de Paris fut telle, pendant le XIe et le XIIe siècles et pendant les premières années du XIIIe, que l’île de la Cité était déjà, quand mourut Philippe-Auguste, éclipsée par les quartiers de la rive droite. »

     Ce petit chapelet de citations textuelles résume, dans ses grandes lignes, l’intéressant volume de M. Halphen. On peut y étudier les détails d’un développement continu que les textes, bien que fort incomplets, permettent de suivre; on peut aussi éclairer cette étude par l’usage de l’atlas (11 planches), dont j’eusse préféré, pour ma part, trouver les éléments dans le texte, fût-ce au prix d’une assez forte réduction. Ce système d’ « atlas pour servir » a vraiment fait son temps, et comme le livre de M. Halphen est le premier d’une série, souhaitons qu’il soit le seul à s’embarrasser d’un complément in-4°.

     L’extension de la ville fut beaucoup plus lente sur la rive gauche que sur la rive droite ; ce sont les grandes abbayes, Saint-Germain-des-Prés, Sainte-Geneviève, qui devinrent des « points de ralliement pour les populations ». Vers 1209, Philippe-Auguste fit entourer d’une muraille la plus grande partie de la montagne Sainte-Geneviève et ses pentes jusqu’à la Seine, ordonnant d’élever des maisons dans l’espace ainsi délimité. Le tracé de cette enceinte a pu être presque entièrement reconstitué. Quant à l’enceinte générale de Philippe-Auguste, dont la construction, fut décidée en 1190, elle est aujour-d’hui connue avec une précision suffisante, mieux pourtant sur la rive gauche que sur la rive droite. Les curieux peuvent en voir un morceau bien conservé entre la rue Descartes et la rue Clovis, où le mur émerge encore du sol à la hauteur de plus de 10 mètres. — Un appendice précieux (p. 60-122) contient la nomenclature des lieux dits, monuments religieux et civils de Paris à l’époque de Philippe-Auguste, avec textes et références complètes à l’appui (1).

S[alomon] R[einach]

(1) La rue Gui le Queux (Guido coquus) est mentionnée dans un acte de 1215 ; l’étymologie populaire en a fait la rue Gît-le-Cœur (p. 89).