Eliaeson, Ake: Beitraege zur Geschichte Sardiniens und Corsicas im ersten Punischen Kriege. In-8, x-120 p.
(Upsal, Almquist 1906)
Reviewed by Adolphe-Joseph Reinach, Revue Archéologique t. 10 (4e série), 1907-2, p. 458
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Number of words: 417 words
 
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Ake Eliaeson. Beitraege zur Geschichte Sardiniens und Corsicas im ersten Punischen Kriege. Upsal, Almquist, 1906. In-8, x-120 p.


            En vertu des cinq traités conclus avec Carthage de 509 à 279, le commerce romain fut sévèrement exclu de la Sardaigne ; par le traité de 306, la Corse, où les Etrusques dominaient depuis leur victoire d’Aléria (535), mais qu’ils avaient dû abandonner, pressés par la conquête romaine, fut déclarée neutre et Rome dut en rappeler la colonie envoyée vers 350, en pleine guerre contre l’Etrurie. En 262, Carthage pour tenter un débarquement sur les côtes étrusques dont elle espère le soulèvement, masse de grandes forces en Sardaigne ; mais les rapides succès des Romains en Sicile l’obligent à envoyer leur chef Hannon au secours d’Agrigente avec 50.000 hommes, 6.000 cavaliers et 60 éléphants. Profitant de l’affaiblissement qui en résulte pour les établissements puniques des îles, S. Corn. Scipion, en 260, après s’être rendu maître d’Aléria, met le siège devant Olbia ; il est obligé de le lever au printemps suivant à l’arrivée d’une nouvelle flotte carthaginoise ; son successeur, G. Sulpicius, en 258, tente d’entraîner cette flotte à sa suite par une pointe hardie sur Carthage, mais le vent contraire l’oblige à revenir dans les eaux sardes où il ne peut mener à bonne fin le blocus de Sulci. Absorbés par leurs expéditions d’Afrique, puis de Sicile, les Romains interrompent toutes hostilités en Sardaigne ou en Corse, d’où partent sans doute, en 247-3, les escadres qui vont piller Cumes et obligent le sénat à protéger la côte par les colonies d’Alsium et de Fregenae. A la paix de 241, les deux îles ne furent pas comprises expressément au nombre « des îles situées entre l’Italie et la Sicile » abandonnées aux Romains ; Carthage semble même avoir payé tribut pour elles, ce qui n’empêcha pas le sénat, profitant de la révolte de 238, de s’en rendre maître. 

          Telle est, en résumé, l’image assez nouvelle de la conquête de la Corse et de la Sardaigne que M. E. a su ébaucher en reconstituant, au moyen de Dion et de Zonaras, la tradition d’Antiochus et de Philinus à côté de celle de Tite-Live et de Polybe. Sa consciencieuse dissertation ne paraît pas avoir été connue de F. Luterbacher qui vient (dans le Philologus, 1907, 396-426) de réviser, année par année, la thèse de Schermann sur La première guerre punique d’après la tradition livienne (Tübingen, 1905) ; elle ne saurait désormais être négligée.

A[dolphe] J[oseph] R[einach]