Studien aus Kunst und Geschichte. Friedrich Schneider zum siebzigsten Geburtstage gewidmet. Fribourg en Brisgau, Herder, 1906. In-4, xxvii-584 p., avec 44 planches et de nombreuses gravures dans le texte.

           M. Friedrich Schneider est un prélat très instruit qui, depuis de longues années, a fait de Mayence un centre de recherches méthodiques sur les monuments du moyen âge et a beaucoup contribué, par ses travaux personnels, aux progrès de l’archéologie en pays rhénan. Son œuvre capitale, l’histoire de la construction du dôme de Mayence, lui a valu, même en dehors de l’Allemagne, une notoriété du meilleur aloi. On trouvera, dans le présent volume (p. xii-xxv), une bibliographie de ses écrits divers, de 1859 à 1904, comprenant 346 numéros ; ce sont, en général, de courts articles, presque tous relatifs au christianisme médiéval, à sa liturgie et à son art. Ceux qui abordent des questions relatives à l’archéologie du moyen âge trouveront désormais profit à parcourir cette liste, qui mériterait d’être répandue à part. 

          Le magnifique volume de Mélanges, que les amis et admirateurs de M^gr Schneider lui ont offert, comprend 51 mémoires abondamment illustrés, la plupart consacrés aux études qui ont fondé la réputation du jubilaire. J’ai déjà dit ce que je pense de ces sortes d’ouvrages collectifs, catacombes dorées où de précieuses découvertes vont dormir à côté de petits écrits de circonstance. Mais, le genre une fois admis (et admis à tort), il n’est que juste de reconnaître dans ce volume la belle tenue de l’ensemble, la variété des sujets traités et l’excellence peu commune de l’exécution. Voici les articles qui, à mon avis, intéressent le plus l’histoire générale et l’histoire de l’art. Je suis, à peu près, l’ordre chronologique : 

          H. W. Wallau, Formes anciennes des écritures sémitiques, grecques et minoennes (tableaux utiles, texte d’amateur). — J. Strzygowski, Spalato, une étape de l’art roman dans son passage d’Orient en Occident (très intéressant mémoire). — L. Lindenschmit, Ivoire chrétien découvert sur la place du château à Mayence. — M. J. Binder, Autel domestique byzantino-vénitien (monument remarquable de la fin du XV^e siècle). — E. R. Stuckelberg, Les stations du martyrologe hiéronymien. — J. Sauer, Le mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie, contribution à l’iconographie du moyen âge. — K. Lange, L’autel de Mühlhausen sur le Neckar (au musée de Stuttgart). — W. Bode, Lunette de Luca della Robbia (chef-d’œuvre acquis récemment en Angleterre par le Musée de Berlin). — Leo Baer, Un dessin du Maître des cartes à jouer (rapprochement curieux avec Conrad Witz). — J. Springer, Premiers états des planches de Dürer — E. Steinmann, Les mains de Michel-Ange (modèle en terre cuite, de Michel-Ange ou de Tribolo, au Kensington Museum). — H. Weizsäcker, Le problème architectonique du plafond de la Sixtine. — G. Neumann, Un poignard oriental dans le « Samson » de Rembrandt. — J. Durm, La Superga de Turin et maître Filippo Juvara de Messine. — L. Schemann, Lettres inédites de Cherubini. 

          Un mémoire en français, par M. Furey-Rainaud, a pour titre : Les directeurs généraux des bâtiments du roi au XVIII^e siècle (duc d’Antin, Orry, Lenormant de Tournehem, M^is de Marigny, Pierre, comte d’Angiviller). C’est un exposé rapide, mais bien conduit, qui n’est pas sans intérêt pour la préhistoire du Musée du Louvre. 

S[alomon] R[einach]

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