Ruelle, Charles Emile: Notice sur la Bibliothèque du comité des travaux historiques et des sociétés savantes, au Ministère de l’instruction publique, in-8°
(Paris, Dupont )
Reviewed by S. P., Revue Archéologique 8, 1863-4, 2e série, p. 190-192
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Notice sur la Bibliothèque du comité des travaux historiques et des sociétés savantes, au Ministère de l’instruction publique, par M. Ch. Em. Ruelle. Paris, librairie de P. Dupont, in-8°.


La Bibliothèque du comité des travaux historiques et des sociétés savantes s’est formée par la réunion de cinq collections distinctes et renferme aujourd’hui :

1° Les ouvrages non périodiques offerts au comité ou acquis de diffé­rentes manières ; 2° les archives particulières du comité ; 3° les collections ou publications des diverses sociétés savantes ; 4° les Annuaires des départements ; 5° les Revues ou autres recueils périodiques publiés en dehors du concours immédiat et direct des sociétés savantes.

La première idée de cette intéressante collection de documents remonte au 18 juillet 1834, et c’est par un arrêté ministériel du 20 février 1850 que fut définitivement instituée la Bibliothèque des sociétés savantes, primiti­vement placée sous l’habile direction de M. de la Villegille, et aujourd’hui sous celle de M. Auguste Lacaussade, ancien directeur de la Revue euro­péenne, tout dévoué lui-même aux études historiques.

« Mais, dit avec raison M. Ruelle, auteur de cette notice, c’est seulement à dater du commencement de 1858 que cette fondation est réellement appréciée dans toute sa portée, rattachée aux travaux qu’elle peut seconder et mise au service des investigations dont elle est le lien. » C’est en effet par sa circulaire du 28 mars 1858, aux présidents des sociétés savantes, que M. Rouland en a nettement tracé le caractère et marqué l’importance : « La Bibliothèque des sociétés savantes, disait Son Exc. M. Rou­land, réunira à l’avenir les mémoires des sociétés, et les communications, imprimées ou manuscrites, adressées au Comité, qui aura ainsi toutes les facilités nécessaires pour embrasser l’ensemble du mouvement scientifique et littéraire de la province. »

Une méthode simple et commode qu’expose très bien M. Ruelle, et qu’on doit à l’initiative éclairée de M. H. Vincent, membre de l’Institut et du Comité, qui en fut nommé conservateur en 1853, a permis de mettre un ordre parfait dans ces collections déjà nombreuses. Ainsi le fonds des ouvrages proprement dits a été divisé en sept classes, savoir :

1° Littérature, philologie, grammaire, etc. ; 2° histoire, géographie, voyages, etc. ; 3° biographie, hagiographie, héraldique, etc. ; 4°·morale, droit, économie politique, etc. ; 5° archéologie, beaux-arts, liturgie, etc. ; 6° Sciences, mathématiques, physique, etc. ; 7° théologie.

Chacune de ces classes, pour rendre les recherches plus promptes et presque instantanées, se subdivise en quatre départements, qui sont :

1° Série générale ; 2° série départementale ; 3° série, provinciale ou régionale ; 4° série étrangère.

Il est inutile d’insister sur les nombreux avantages de cette classification qui permet de retrouver facilement tous les ouvrages et qui offre ainsi aux membres et aux correspondants du Comité une collection sans rivale pour toutes les recherches concernant notre archéologie nationale. On la doit, comme l’importance qu’a prise la Bibliothèque elle-même dans ces dernières années, à la haute et puissante initiative de M. Rouland.

« La simplicité élémentaire de cette classification et les avantages qu’elle présente au point de vue de la consultation des livres, frappèrent l’esprit de M. le Secrétaire général dès que le projet en fut soumis à son approbation, et la commission centrale du Comité, composée de MM. G. Rouland, Chéruel, Chabouillet, Figuier, de la Villegille, Servaux et Ad. Tardif, sous sa présidence, en décida l’exécution immédiate. M. Ser­vaux, chef du bureau des travaux historiques, MM. les secrétaires des trois sections du Comité et M. de la Villegille, secrétaire et archiviste du Comité, contribuèrent, chacun pour une part, au perfectionnement du plan primitif ; les membres du Comité, particulièrement versés dans la bibliographie, donnèrent de précieux avis ; et quelques semaines suffirent à la réalisation d’un classement qui permettait de puiser sans hésitation dans le fonds des Ouvrages. Ce n’était pas là un résultat factice, un échafaudage élevé à la hâte, mais bien l’organisation définitive d’une biblio­thèque dont il ne restait plus qu’à placer les nouvelles acquisitions et à dresser les catalogues, car le fonds des Sociétés savantes était le seul qui possédât le sien en 1858 ; le fonds des Ouvrages, ainsi que ceux des An­nuaires et des Revues ont été classés entièrement et livrés à la consultation avant qu’un seul volume appartenant à ces fonds divers ait pu être inscrit sur les répertoires. Cette circonstance suffirait seule au besoin pour dis­siper toute espèce de doute relativement aux avantages du rangement adopté. Depuis la réorganisation de la bibliothèque, en 1858, on a com­mencé la rédaction des catalogues. Lorsque le répertoire méthodique sera complété par l’inscription des entrées anciennes, il formera un précieux et unique manuel de bibliographie départementale, digne pendant de la bibliographie académique publiée chaque mois dans la Revue des Sociétés savantes. »

Les quatre autres parties de la bibliothèque, comprenant, comme nous l’avons dit, les Archives du comité, les Collections des sociétés de provinces, les Annuaires de départements et les Recueils périodiques, ont été, sur les rapports de MM. F. de Lasteyrie et Jules Desnoyers, membres de l’Institut, soumises à une classification analogue, que M. Ruelle appelle fort judicieu­sement un ordre simple et lumineux, lucidus ordo, dont le mérite lui revient en grande partie, croyons-nous. II a, dans tous les cas, celui d’en avoir tracé l’histoire et exposé les avantages dans une courte mais très-intéressante notice qui sera toujours consultée avec fruit par ceux qui s’occupent de bibliographie. S. P.