Plaute - Benoist, L. E. (éd.): Titi Macci Plauti Cistellariam
(Paris, Durand )
Reviewed by M. B., Revue Archéologique 8, 1863-4, 2e série, p. 552
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Number of words: 421 words
 
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Titi Macci Plauti. Cistellariam recensuit variorumque notis illustravit L. E. BENOIST. (Durand, 7, rue des Grès.)


On sait que dans ces dernières années le texte de Plaute a été l’objet de travaux considérables, auxquels M. Ritschl a surtout attaché son nom. L’édition qu’il a donnée des œuvres du grand comique latin ne comprend pas jusqu’à présent la Cistellaire. Un membre de l’Université de France, professeur au lycée de Marseille, M. Benoist, a essayé de donner un texte nouveau de cette pièce, en s’aidant des travaux déjà faits et en s’inspirant des principes de la critique moderne. Il a collationné pour son édition les manuscrits de France et d’Italie, et les a comparés aux meilleurs textes imprimés. L’état de dégradation où il a trouvé le manuscrit palim­pseste découvert par le cardinal Angelo Maï dans la bibliothèque ambro­sienne, ne lui a pas permis d’en faire une collation nouvelle : c’est le Vetus Codex de Rome qui a été le plus utile à M. Benoist pour établir son texte. Pour les notes, il a emprunté aux éditions précédentes ce qu’il a trouvé de meilleur, en complétant ou corrigeant à l’occasion les remarques de ses devanciers. C’est plaisir de relire la charmante pièce de Plaute en s’aidant des notes de M. Benoist, qui viennent, au moment opportun, dans les endroits difficiles, mettre sous les yeux du lecteur ce que les meilleurs commentateurs ont trouvé à dire de plus plausible sur ces difficultés.

L’exécution est un chef-d’œuvre de typographie. L’édition de M. Benoist peut soutenir la comparaison avec les plus belles ; il suffira pour les biblio­philes de dire qu’elle sort des presses de M. Perrin, de Lyon.

Pour faire suite à la Cistellaire, M. Benoist se propose de nous donner le Rudens. Un professeur qui emploie les rares loisirs que lui laisse l’ensei­gnement à publier de savantes éditions d’auteurs classiques, rien ne paraîtrait plus naturel en Allemagne ou en Angleterre ; mais c’est un exemple devenu rare dans notre Université. Les travaux d’érudition, d’où elle tirait sa force autrefois, qui nourrissaient et renouvelaient son enseigne­ment, ont fait place à la critique littéraire, plus brillante, mais moins so­lide. Les maîtres qui, comme M. Benoist, étudient les manuscrits, colla­tionnent les textes, confrontent les commentaires, sont pour le nouveau corps enseignant un objet de surprise, et n’y trouvent guère d’imitateurs. Ce sont pourtant ces travaux, bien plus que les théories littéraires, qui ouvrent l’accès de l’antiquité : ils ont fait de tout temps l’honneur de l’Université qui ne saurait y renoncer sans perdre sa tradition et sans compromettre ses progrès à venir.      
M. B.