Edmunds, Albert J.: Buddist texts quoted as Scripture. In-8, 40 p.
(Philadelphie 1906)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 16 (4e série), 1910-2, p. 189
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Albert J. Edmunds. Buddist texts quoted as Scripture. Philadelphie, 1906. In-8, 40 p.


     On lit dans le IVe Évangile (VII, 38 ; trad. Loisy, p. 519) :

« Celui qui croit en moi, selon que dit l’Écriture : des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » Ces mots ne sont pas dans l’Écriture. « On admet volontiers que ce passage est Isaïe, LVIII, 11, combiné avec XLIV, 3 ; LV, I. Le rapprochement ne laisse pas d’être sujet à caution. L’hypothèse d’une citation apocryphe est peut-être moins invraisemblable qu’on ne l’admet communément. » (Loisy, p. 521). Or, dans un traité pâli, Le chemin de la connaissance surnaturelle, on lit : « Le Tathâgato opère un miracle non égalé par ses disciples : de la partie supérieure de son corps sort une flamme de feu et de la partie inférieure de son corps coule un torrent d’eau ; de la partie inférieure de son corps sort une flamme de feu et de la partie supérieure de son corps un torrent d’eau. » Le rapprochement est vraiment curieux le plus curieux peut-être qu’on ait encore fait pour mettre en lumière l’influence du bouddhisme naissant sur le christianisme. Mais cette influence, si tant est qu’on puisse l’admettre (1), ne peut avoir été qu’indirecte ; on songe — timidement — aux Mandéens et aux Esséniens.

                                                       S[alomon] R[einach]

 

(1) M. Sylvain Lévi écrit à ce propos (Rev. crit., 1908, I, p. 381) : « Si la méthode des parallèles verbaux avait jamais dû réussir à déceler l’influence du bouddhisme sur le christianisme, M. Edmunds y serait parvenu. Où il a échoué, c’est que la méthode échoue ». Et plus loin (p. 382), parlant du parallèle avec le passage de S. Jean : « Il s’agit d’une rencontre verbale, assez frappante pour convaincre un esprit légèrement prévenu. La rencontre se ramène en fait à un thème de miracle commun ».