W. Deonna. Comment les procédés inconscients d’expression se sont transformés en procédés conscients dans l’art grec. Peut-on comparer l’art de la Grèce à celui du moyen âge ? Genève, Georg, 1910. In-8, 87 p., avec 16 figures hors texte.

  J’ai envie d’écrire une brochure sous ce titre : Comment M. Deonna, qui est un savant et un homme de goût, peut-il publier un livre sous un titre si long qu’il faut prendre haleine deux fois en le citant ? Cette chicane faite — ­et ce n’est pas qu’une chicane — je recommande vivement la lecture de ce Comment, série de leçons professées en février-mars 1910 à l’Université de Genève. « L’idéalisme grec et l’idéalisme chrétien se rencontrent par dessus les siècles, et arrivent aux mêmes conceptions classiques. » Cette phrase (p. 63), où le par dessus seul fait tache, résume des développements ingénieux, sensés, où l’auteur fait preuve d’une vaste connaissance des monuments, qu’il rend plus sensible encore par la richesse et la bonne qualité des références. Le début du volume n’est pas moins digne d’attention ; en voici la thèse: « Les procédés d’expression, nés inconsciemment sous la main de l’artiste primitif qui n’en comprend pas la valeur, se retrouvent, à une époque plus avancée de l’art, cherchés d’une manière consciente par l’artiste qui étudie attentivement la réalité » (p. 16).

S[alomon] R[einach]

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