A. de Paniagua. Géographie mythique. Préface par O. Reclus, Paris, Ficker, 1911. In-8, xii-144 p., avec une carte.

L’auteur a voulu montrer que l’Inde est bien la vénérable mater gentium et que les Aryens doivent leur civilisation aux Dravidiens du triangle central de l’Inde. Ses déductions s’appuient sur des étymologies dont il ne se dissimule pas la hardiesse (p. x), tout en déclarant qu’il ne les trouve pas « plus forcées et plus inattendues que beaucoup d’autres et, en particulier, que celles de Diez ». Il me suffira d’en citer le spécimen suivant : « Dans Bacchus, Ιαχος, la première syllabe ba, ια, est le sanscrit gô, gau, d’après la même déformation que celle qui a produit bos, boûs, venant de la même source. La seconde syllabe est le sanscrit kakud, « ce qui se dresse debout ». A ce compte, le Bacchus des Italiotes, le Ιαχος des Grecs est, de par son nom, le « terme taureau », soit une νυσσα ταυρομορφος, ou, plus simplement, un menhir » (p. 43). Écrire (cela — et cent autres choses aussi inattendues — c’est se mettre bien au-dessus de la critique ; je craindrais de suivre Icare à ces hauteurs.

S[alomon] R[einach]

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