Frankenberg, W.: Das Verständniss der Oden Salomos. In-8, 803 p.
(Giessen, Töpelmann 1911)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 19 (4e série), 1912-1, p. 173
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W. Frankenberg. Das Verständniss der Oden Salomos, Giessen, Töpelmann, 1911. In-8, 803 p.


Il est certain que cet apocryphe désormais célèbre, conservé en syriaque et partiellement en copte, fut traduit du grec en d’autres langues (cf. mon article dans la Revue de l’histoire des religions, nov. 1910, p. 279). M. Frankenberg a retraduit les Odes en grec, et c’est là un travail très méritoire, qui rend sensible la relation étroite de ces compositions avec le vocabulaire mystique des Alexandrins. L’auteur pense qu’on a singulièrement exagéré l’importance de celte découverte ; la collection serait purement chrétienne, non judéo-chrétienne, et l’originalité en serait aussi nulle que le mérite littéraire. « Le style est salopp à un degré qu’on trouve rarement ; on ne sait jamais où cesse la réalité et où commence l’image ; le rédacteur passe avec la plus grande facilité d’une figure à l’autre ; ses figures ne sont pas des conceptions artistiques, mais les expressions usées d’une langue d’école théologico-mystique... Celui qui veut poursuivre des études mythologiques sur ces éboulis peut essayer aussi de reconstituer les montagnes avec le sable des fleuves » (p. 3). Mais comment saint Cyprien, source de Lactance, a-t-il pu attribuer ces Odes au roi Salomon ? Comment a-t-on pu les classer dans le canon de l’Ancien Testament, les citer comme prophétiques ? Pourquoi le Christ historique y est-il presque totalement ignoré ? Voilà ce qu’on n’a pas expliqué encore (1). Attendons la retractatio de M. Harnack.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Il y a de judicieuses réflexions à ce sujet dans le livre de M. G. Diettrich, Die Oden Salomos (traduites en allemand et commentées), Berlin, Trowitsch, 1911 (voir surtout p. vii).