Martin, C.: Saint-Pierre, ancienne cathédrale de Genève. In-fol. de xiv, 221 p., avec 45 planches.
(Genève, Kündig 1911)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 19 (4e série), 1912-1, p. 192
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C. Martin. Saint-Pierre, ancienne cathédrale de Genève. In-fol. de xiv, 221 p., avec 45 planches. Genève, Kündig, s. d. (1911).


 

Ce bel ouvrage, dont le texte est fondé, en grande partie, sur des documents manuscrits, a été publié avec un luxe, exagéré ; il serait aussi beau, et rendrait plus de services, dans le format in-4°, imprimé sur un papier moins lourd. Peut-être eût-il fallu donner quelques planches de plus ; mais c’eût été un mince inconvénient au regard de ceux qu’entraîne le format choisi. Qu’on prenne donc exemple sur la

monographie du Mont Saint-Michel par M. Paul Goût !

L’ancienne cathédrale de Genève, commencée au XIIe siècle, presque terminée au XIVe, a ouvert la voie à l’art gothique en Suisse ; les souvenirs de la Réforme s’ajoutent à ceux de l’époque précédente pour la rendre chère aux Genevois. Au XVe siècle, on y annexa la chapelle des Macchabées, fortement restaurée depuis ; en 1752, on remplaça la façade occidentale, qui menaçait ruine, par un portique de style classique et d’un grand effet. La réfection et la consolidation de tout l’édifice commença en 1846 avec Blavignac pour se poursuivre méthodiquement à partir de 1889, sous la direction de l’architecte Viollier.

D’après des traditions trop facilement acceptées et que M. Martin a discutées avec autant d’érudition que de critique, la cathédrale de Saint-Pierre ès Liens s’éleva sur l’emplacement d’un temple romain d’Apollon, d’une église chrétienne du IVe siècle, d’une basilique du VIe et d’une église du Xe. Tout ce qu’on peut dire avec certitude, c’est qu’il y eut là un sanctuaire romain (dédié à’ une divinité quelconque), puis une église et une basilique ; l’existence de l’église du Xe siècle n’est nullement prouvée.

Parmi les planches, toutes excellentes, je signalerai celles où sont réunis les chapiteaux historiés, dont l’explication offre de grandes difficultés, comme celle de toutes les sculptures de ce genre où l’idée première se dissimule sous la richesse souvent exubérante du décor.

S[alomon] R[einach]