Edward Carus Selwyn. The oracles in the New Testament. Londres. Hodder, s. d. (1912). xxiv-452 p.

Il y a, dans cet ouvrage, une hypothèse très ingénieuse, qui a, paraît-il, déjà été exposée par un anonyme anglais en 1891. L’ouvrage de Papias aurait été un pugio fidei, un vade mecum de prophéties accomplies par J.-C. Le titre du livre, λογίων κυριακῶν ὲξήγησις ne devrait pas se traduire explanatio sermonum Domini, mais explanatio oraculorum Domini (c’est-à-dire des prophéties et préfigurations contenues dans l’Ancien Testa­ment). « Nous ne nions pas, écrit l’auteur (p. 427), qu’il y eût dans Papias des citations de nos Évangiles, mais nous pensons qu’elles étaient alléguées pour marquer l’accomplissement d’anciens oracles que Papias appliquait au Christ. » Cette vue doit être soigneusement discutée avant qu’on la traite de paradoxale. Le reste du livre de M. Selwyn contient, à mon sens, une foule de rapprochements arbitraires (1). Mais je signalerai encore comme intéressantes les p. 428-449, essai de réponse aux « questions », aux « énigmes offertes à la théologie historique » qui terminent le bel ouvrage de M. A. Schweitzer, Von Reimarus zu Wrede.

S[alomon] R[einach]

(1) D’autres me semblent très intéressantes. Ainsi Luc donne à Jésus 30 ans au moment du Baptême à cause de II Sam., 5, 3, qui attribue le même âge à David au début de son règne. — Ce qui est vraiment extraordinaire, c’est le leit-motiv [sic] de l’auteur ; « We shall apply the principle of the Lord’s intentional fulfilment of prophecy » (p. 371). S’imagine-t-on un prophète inspiré s’arrêtant pour dire : « Attention ! Je dois maintenant accomplir une prophétie ! »

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