Soulier, Gustave: Le Tintoret. In-8, 128 p. avec 24 planches.
(Paris, Laurens 1912)
Reviewed by Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 195
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Number of words: 280 words
 
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Gustave Soulier. Le Tintoret. Paris, Laurens, 1912. In-8, 128 p. avec 24 planches.


« Si restreintes que doivent être les dimensions de ce livre, je voudrais y faire une part à l’analyse de la méthode de travail que l’on peut découvrir chez Tintoret... Le problème de l’adaptation de la facture à la vision normale du tableau, à la distance à laquelle doit se tenir le spectateur, les recherches d’exécution large, qui scandalisèrent souvent ses contemporains, restèrent un apport capital de Tintoret à la peinture moderne. » C’est bien, en effet, un moderne, un Delacroix, même un impressionniste, un tachiste (p. 21), et l’on ne dira jamais trop combien l’art du XIXe siècle et celui du XXe lui sont redevables (en partie par l’entremise de Greco, si influent aujourd’hui). Ce Michel Ange vénitien n’en est pas moins parfois un bousilleur du dernier ordre ; Burckhardt a eu le courage de le dire (1) et il n’en faut pas beaucoup pour le répéter. Le livre de M. Soulier n’est pas une compilation ; il y a des observations personnelles et quelques identifications nouvelles qui sont intéressantes (par exemple celle de deux volets de l’orgue de S. Benedetto, récemment entrés aux Uffizi).

P. 8, il est, question des « deux premiers Bonifazio » ; on sait, depuis les découvertes de Ludwig aux archives de Venise, qu’il n’y en eut qu’un. — P. 71, à propos de la Tentation de S. Trovaso, il fallait observer que l’art monumental italien n’avait pas encore traité ce sujet à la moderne, c’est-à-dire en y faisant figurer des tentatrices nues.

S[alomon] R[einach]

 

(1) M. Soulier juge Buckhardt [sic] avec une sévérité tout à fait inadmissible (p. 55).