Bennett, Florence Mary: Religious Cults associated with the Amazons. Gr. in-8°, 79 p.
(Columbia University Press 1912)
Reviewed by Adolphe Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 306-307
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Number of words: 402 words
 
To quote the online version: Les comptes rendus HISTARA.
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Florence Mary Bennett. Religious Cults associated with the Amazons. Gr. in-8°, 79 p. Columbia University Press, 1912.


Les textes relatifs aux Amazones ont été réunis par Nogel en 1838 et par Stricker en 1868. Il y aurait lieu de les reprendre à la lumière des découvertes et des théories modernes. Si c’est ce que Miss Bennett a voulu faire, elle n’y a guère réussi. Les cinq chapitres entre lesquels elle a divisé sa matière sont un modèle de confusion : comme Cybèle, Artémis, Apollon et Arès sont mis par les légendes en relation avec les Amazones, on a successivement quatre séries de notes sur ces divinités, après un exposé très insuffisant de la légende même des Amazones. Quand à la méthode, voici un spécimen de ce pot-pourri mythologique : « Dionysos paraît dans la légende d’Ephèse comme un adversaire des Amazones. Sans doute son hostilité peut-elle s’expliquer par le rite célébré en son honneur aux fêtes d’Aléa. Les femmes devaient y être fustigées sur l’autel. Il y a là un souvenir des lamentations pour Osiris où il y avait des pratiques semblables, et Osiris suggère Atys, le compagnon de la Mère Asiatique » (p. 37) — La conclusion, très vague, tend à voir dans les Amazones un souvenir des prêtresses minoennes de la Déesse à la Bipenne, culte qui a dû exister dans la Grèce préhellénique comme dans l’Asie hétéenne. La localisation des Amazones sur le Thermodon n’aurait pas plus d’importance que les traditions qui les placent en Lycie ou en Colchide, en Libye ou en Scythie. Elles viendraient de ce que les Grecs ont trouvé dans ces régions des femmes guerrières. Il est probable que Miss Bennett n’a guère lu l’ouvrage récent de W. Leonhard, Hettiter und Amazonen (Leipzig, 1911), bien qu’elle le cite au milieu d’une vraie farrago bibliographique. Elle n’aurait pas fait si peu de cas de la théorie qui y est développée et que j’ai soutenue ici même (1910, I, 280) à la suite de Sayce : la localisation des Amazones au Nord du royaume des Hétéens est fondée sur un culte que des femmes ont dû y rendre à une déesse guerrière dont la bipenne était l’attribut ; leur réputation d’écuyères a dû son origine à la transformation en hippé que les Grecs ont fait subir aux noms théophores hétéens qui comprennent le nom de la déesse Hipa.

Adolphe Reinach